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Des étudiants abandonnent la formation d’éducateur de la petite enfance

Recruter des éducateurs qualifiés pour les centres de la petite enfance (CPE) est de plus en plus difficile pour le gouvernement Legault. Malgré l’octroi de bourses, les inscriptions ont diminué au programme d’études au cégep et de nouvelles données, obtenues par Radio-Canada, démontrent que le nombre d’abandons explose en cours de formation.

Au Cégep de Sainte-Foy, sur 82 étudiants inscrits à l’automne 2021 en DÉC – Techniques d’éducation à l’enfance, seulement 13 ont obtenu leur diplôme à l’hiver 2024. Au Cégep de l’Outaouais : 6 sur 40 et au Cégep de Valleyfield : 1 sur 25.

Certains élèves terminent le programme en plus de trois ans, mais cela n’empêche pas les enseignants de constater un nombre d’abandons anormalement élevé.

Mélanie Rousseau s’inquiète de la désertion des étudiants du DEC – Techniques d’éducation de l’enfance.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

On peut dire que c’est un tiers des élèves qui restent et qui complètent la technique. Donc si nous avons 60 inscriptions, il est très rare que nous ayons plus de 20 étudiants qui finirontexplique la trésorière de l’Association des enseignantes et enseignants en techniques d’éducation à l’enfance (AEETEE) du Québec, Mélanie Rousseau.

Normally, the average student graduation rate is 64%, indicates the Fédération des cégeps.

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Plusieurs cégeps précisent que plusieurs étudiants complètent leur DÉC dans plus de trois ans. La moyenne est de 3,9 ans, selon la Fédération des cégeps.

Toutefois, les abandons restent nombreux, même en prenant en compte ceux qui continuent. Au Cégep Marie-Victorin, par exemple, 9 étudiants inscrits en 2021 devraient obtenir leur diplôme après quatre ans. Cela portera le nombre total de diplômés à 23 sur les 51 initialement inscrits.

At CEGEP Gaspésie et des Îles, the program is even suspended manque de nombre suffisant de demandes d’admission.

Les cégeps qui accueillent aujourd’hui 35 étudiants en ont reçu 80 en 2010. Nous en avons obtenu 35, maintenant nous en avons 10. Le taux d’inscription n’est plus là et la rétention a également diminué. Cela est visible sur le marché du travail.

Une citation de Mélanie Rousseau, trésorière de l’Association des enseignantes et enseignants en techniques d’éducation à l’enfance du Québec.

Selon les données du ministère de la Famille du Québec, le nombre d’inscriptions DÉC est passé de 843 en 2013 à 546 en 2021, soit une baisse de 35 %.

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À la difficulté d’attirer et de retenir des candidats au métier d’éducateur s’ajoute le grand nombre de professionnels qui changent actuellement de carrière. Radio-Canada rapportait la semaine dernière que 10 000 personnes avaient quitté la profession au cours des trois dernières années, principalement en raison de salaires et de conditions de travail.

Le diplôme collégial de la petite enfance est le moins bien payé de tous DÉC. Après trois années d’études, un éducateur qualifié gagne 21,60 $ de l’heure et plafonne à 30 $ après 11 ans d’expérience.

À l’Île-du-Prince-Édouard, le salaire d’entrée a été augmenté à 29 $ l’heure. Les programmes de formation sont complets et le CPE n’ont aucune difficulté à recruter.

Des négociations sont en cours entre Québec et les éducateurs. Aux dernières nouvelles, le gouvernement Legault proposait un salaire de départ de 24,34 $.

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Les étudiants sont rares dans les programmes d’éducation de la petite enfance. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / CBC

En 2021, le gouvernement s’est fixé comme objectif de recruter 18 000 éducateurs d’ici 2026. Pour l’instant, il en a ajouté 7 490 en trois ans. Il nous faudrait donc en recruter plus du double dans les deux prochaines années.

La bourse ne suffit pas

Depuis 2022, le gouvernement du Québec offre une bourse de 1 500 $ par session aux étudiants, soit 9 000 $ sur l’ensemble du cursus, mais cela n’a pas suffi à générer beaucoup d’attraction et de rétention.

Entre 2021 et 2023, le Service régional d’admission du Montréal métropolitain (SRAM) a enregistré une augmentation de seulement 5 % des candidatures au DÉC – Techniques d’éducation de l’enfance.

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Gabriel Pigeon va se réorienter vers une formation de professeur d’éducation physique.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Gabriel Pigeon en est à sa troisième session au Collège Montmorency et il changera d’orientation à la fin de l’année. Après son stage, il a été « troublé » de constater qu’après trois années d’études, il gagnerait à peine plus qu’un éducateur non qualifié (salaire d’entrée de 18,52 $ l’heure).

Même les diplômés ne travailleront pas CPE

Tout comme les éducatrices qui quittent leur emploi pour chercher de meilleurs salaires en garderie scolaire, plusieurs étudiants du DEC qui poursuivent leur formation n’iront pas travailler dans un CPE.

Claudie Ricard, en deuxième année au Cégep de Saint-Jérôme, « réfléchit » à l’idée de s’orienter vers une carrière d’enseignante. Les conditions de travail des éducateurs, ça me fait me poser des questionselle admet.

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Daphney Thuot-Thivierge envisage d’étudier à l’université pour devenir enseignante.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Daphney Thuot-Thivierge, en 2e année au Cégep Édouard-Montpetit, envisage elle aussi d’aller à l’université pour devenir enseignante, car les enseignants ont de meilleures conditions.

J’étais super motivé au débutdit Sandra Hermine Tsakem, en 3e année au Collège Montmorency, mais, Si les choses ne s’améliorent pas, j’irai à l’université pour me spécialiser dans un autre domaine..

L’année dernière, moins du tiers des éducateurs embauchés au Québec étaient qualifiés, ce qui pose un problème de qualité éducative, comme le soulignait la Vérificatrice générale dans son rapport du printemps.

Sandra Hermine Tsakem dit que quand on fait les stages, on voit que la qualité n’est plus au rendez-vous et ça va mal.

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Sandra Hermine Tsakem est étudiante en technologies de l’éducation à l’enfance au Collège Montmorency, à Laval.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

C’est décourageant. La passion ne suffit plus. Il n’y a plus de facteur motivant pour nous, étudiants, de s’inscrire à la petite enfance.

Une citation de Sandra Hermine Tsakem, étudiante en Techniques d’éducation de la petite enfance au Collège Montmorency

C’est généralement à ce moment-là que nous leur confions leur premier stage. que les élèves vont abandonner, explique Mélanie Rousseau de l’Association des enseignants en techniques d’éducation à l’enfance.

Ce n’est pas tant le salaire, mais plutôt les conditions de travail, et donc la charge de travail, qui vont les décourager.

Le ministre est attentif à ce qui se passe

Déjà « préoccupée » par les départs d’éducateurs en place, la ministre québécoise de la Famille, Suzanne Roy, assure que la situation du DÉC fait partie de toutes les discussions, évidemment.

Nous avons mis en place des initiatives intéressantes avec des étudiants en Techniques d’Éducation de l’Enfance, des ambassadeurs, qui se rendent dans les lycées pour les sensibiliser à ce que c’est.

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Suzanne Roy est la ministre de la Famille du Québec. (Photo d’archives)

Photo: Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Ce qui est important, c’est de promouvoir et de faire connaître le rôle des éducateurs. […] Nous espérons que les jeunes qui vont entrer en Techniques auront envie d’y faire toute leur carrière.

Une citation de Suzanne Roy, ministre de la Famille du Québec.

Le ministre rappelle que des négociations sont en cours entre les éducateurs et le gouvernement. Si rien n’est signé d’ici vendredi, des milliers d’éducateurs syndiqués feront grève le vendredi 29 novembre, gardant leur CPE fermé jusqu’à 10h

Avec la collaboration d’Aude Garachon

 
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