– En 2024-2025, la Maison Sandrine Kuster met le turbo à la création
Reine d’une ruche qui tourne à plein régime, la réalisatrice a invité la presse à saliver mardi devant une nouvelle saison de 25 titres, pas moins que cela.
Publié aujourd’hui à 20h04
Dès aujourd’hui, l’identité visuelle du site saintgervais.ch fait peau neuve.
CHAMBRE DOUBLE
Abonnez-vous maintenant et profitez de la fonction de lecture audio.
BotTalk
Les théâtres de création genevois tiennent à assurer l’emploi de professionnels locaux, ce qui est normal. D’une manière générale, deux modèles s’offrent à la direction : exploiter les spectacles dans la durée, et garantir ainsi de meilleurs revenus aux intérimaires. Soit une programmation sur des périodes plus courtes, employant ainsi un plus grand nombre d’entreprises. Ce choix se fera en fonction de nombreux paramètres, comme la popularité potentielle du titre, les noms qui lui sont associés, ses thématiques, mais aussi le lieu qui l’hébergera, son infrastructure, sa situation géographique, son financement, son positionnement esthétique. et bien d’autres impondérables.
L’incontournable BPM Collectif ajoutera deux pièces à sa « Collection » en décembre : la soirée slide et le roman photo.
ANOUK SCHNEIDER
Unlike Carouge, Crève-Cœur or Poche by Mathieu Bertholet, the Théâtre Saint-Gervais se rapporte clairement à la deuxième catégorie. Alors que sa réalisatrice, Sandrine Kuster, s’implique de plus en plus dans la production et la coproduction, ses créations « Maison » bénéficient d’un long temps de répétition mais ne sont exposées que six à treize jours au maximum, avant une diffusion en tournée. L’engouement que reflète ce mode de programmation se traduit par une saison 2024-2025 comptant 25 spectacles, dont onze coproductions et neuf créations intra-muros.
Après Marseille et Vidy, la compagnie K7 lèvera le masque sur « Freaks » pour les Genevois.
JULIE GRANDPERRET
Face à une telle abondance, il faudra ici se contenter de cueillir et de choisir. Et subjectivement, par la force des choses. En ouverture de saison, après deux réceptions coproduites avec La Bâtie, la Lausannoise Marielle Pinsard sera invitée aux funérailles fictives de l’acteur américain Bill Murray. Une poignée de jeunes diplômés des écoles de théâtre romandes deviendront, sous sa direction, les sosies d’autant de stars du showbiz venues présenter leurs condoléances. On reconnaîtra Amy Winehouse, Susan Sarandon ou Sean Penn, tandis que l’inspecteur Columbo tentera de résoudre l’énigme : “Mais qui a tué Bill Murray à plusieurs reprises ?”
En décembre, Saint-Gervais accueillera une « Meringue du underground » bien réalisée, signée par la Compagnie parisienne du Zerep.
PHILIPPE LEBRUMAN
D’autres habitués de Saint-Gervais répondront à l’appel. Pensez par exemple au Vaudois Joël Maillard, qui présentera avec Louise Belmas « Nos adieux (remake) », un court-circuit en termes de temps (l’action se déroule au présent comme en 2064), de langage (le duo parlera dans un anglais facile avec des surtitres français soignés), du style (on passera du roman épistolaire à la comédie stand-up) et du genre (avec un duo d’humoristes androgynes). La folie extra-lucide est la marque de fabrique des signataires.
Louise Belmas et Joël Maillard seront de passage fin novembre avec la coproduction « Nos adieux (remake) ».
DAVID GAGNEBIN-DE BONS
Toujours parmi les coproductions, on note l’arrivée, après Avignon, Paris ou Bordeaux, de la réalisatrice Gwenaël Morin en novembre. Irradié par la participation de Jeanne Balibar, son « Quichotte » se rapporte, ou non, à l’adaptation de Cervantes proposée cette saison par nos Fondateurs locaux. Avec Nicolas Bouchaud cette fois, la Romande Emilie Charriot passera en janvier de Virginie Despentes à Marguerite Duras, en adaptant son “English Lover”. Quant au transdisciplinaire « Freaks » du trio Rébecca Balestra, Igor Cardellini et Tomas Gonzalez, il fera une fois pour toutes de la figure du monstre une icône de la culture queer.
Les créations organisées font la part belle à la relève : Davide Brancato, Georgia Rushton et Jérémie Nicolet, Noémie Griess et Laurence Favez, Alice Oechlin et Ulysse Berdat ou encore Emilie Cavalieri et Stéphane Monpetit sauront chatouiller les curiosités. Prétendre en revanche que l’on sait d’avance où l’on va en assistant au premier volet d’une trilogie qu’Adrien Barazzone consacre aux institutions démocratiques serait présomptueux. Tournée vers le système judiciaire, « toute intention de nuire » ne cherche-t-elle pas avant tout à ébranler les convictions ? Nous n’exigeons rien d’autre du spectacle vivant.
Théâtre Saint-Gervaisprogramme et billetterie à partir du 27 juin à 17h, www.saintgervais.ch
Katia Berger est journaliste à la section culturelle depuis 2012. Elle couvre l’actualité du spectacle vivant, notamment à travers des critiques de théâtre ou de danse, mais traite aussi parfois de la photographie, des arts visuels ou de la littérature.Plus d’informations
Avez-vous trouvé une erreur ? Merci de nous le signaler.
0 commentaire
Related News :