Le commissaire à la langue française réclame une révision complète de la stratégie de développement économique du gouvernement du Québec. Il recommande de soutenir les secteurs d’activités les plus susceptibles de faire progresser l’usage de la langue de Joseph-Armand Bombardier.
Benoit Dubreuil propose ce changement de paradigme dans le cadre d’un nouveau rapport très attendu, déposé mercredi à l’Assemblée nationale, qui suggère différentes avenues pour inverser le déclin du français dans la province.
Parmi ceux-ci, le commissaire invite Québec à utiliser ses leviers économiques pour donner un coup de fouet à la langue de Molière. Y compris la distribution de ses crédits d’impôt et même des blocs d’énergie d’Hydro-Québec, une denrée devenue rare et recherchée dans un contexte de pénurie d’électricité.
Cette répartition gagnerait à être examinée sous un « prisme linguistique », estime le commissaire.
« […] Le gouvernement fait régulièrement des choix stratégiques qui orientent le développement économique du Québec. Il favorise l’implantation de certaines industries plutôt que d’autres. Elle détermine ainsi, indirectement, la facilité avec laquelle les Québécois pourront ou non utiliser le français au travail. »
Parce que toutes les industries ne donnent pas aux Français une chance égale de s’épanouir, a révélé le commissaire dans une analyse plus détaillée publiée plus tôt cet automne.
«La situation est plus difficile dans les secteurs où les travailleurs québécois collaborent quotidiennement avec des gens situés à Ottawa, Toronto, New York ou Londres», a-t-il rappelé mercredi.
C’est particulièrement le cas dans les secteurs de la finance, des services professionnels, du commerce de gros, de l’édition de logiciels et de l’administration publique fédérale. Selon la logique du commissaire, Québec devrait donc éviter de leur verser une aide.
Il devrait détailler ses recommandations plus tard cet après-midi.
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