L’Association des employeurs maritimes (AEM) met sa menace à exécution et décrète un lock-out au port de Montréal après que les débardeurs ont voté à 99,7 % contre son offre « finale et globale » présentée jeudi.
Dans un communiqué diffusé dimanche soir, leAEM déplore le résultat négatif du vote
et annonce qu’elle n’a d’autre choix que de déclarer un lock-out à partir de ce soir à 21h
.
Plus tôt dimanche, quelque 1 086 des 1 197 membres du syndicat ont voté presque à l’unanimité contre l’offre de l’employeur.
Oui leAEM si nous avions respecté les processus de négociation collective, nous aurions trouvé des solutions et évité un conflit au Port de Montréal
a déclaré dans un communiqué le conseiller du syndicat des débardeurs, Michel Murray.
Il a souligné que rien dans l’offre ne reflète les revendications du syndicat
. Selon lui, cette offre n’aborde pas l’un des principaux points litigieux qui concerne les horaires de travail.
L’AEM précisé dans son communiqué que sa proposition incluait une augmentation de salaire de 3% par an pendant quatre ans et de 3,5% pendant les deux années suivantes
et que la rémunération moyenne d’un débardeur serait plus de 200 000 $ par an
.
Le syndicat et l’AEM ont passé deux heures vendredi avec le Service fédéral de médiation et de conciliation, sans aucun progrès. (Photo d’archives)
Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers
L’Association a rappelé des avantages uniques
dont bénéficient ses débardeurs, incluant un régime de retraite très généreux, payé à 100% par l’employeur et entièrement géré par le syndicat, ainsi qu’un programme de garantie salariale
.
Mais aux yeux de Michel Murray, ce sont des « avantages » qui existent depuis 1972
.
Du côté patronal, on demande au ministre canadien du Travail, Steven MacKinnon, d’intervenir pour sortir de l’impasse le plus rapidement possible, comme il l’a fait cet été lors du conflit de travail dans le secteur ferroviaire. L’AEM soutient que les entreprises canadiennes sont pris en otage
et qu’ils doit pouvoir compter sur des activités prévisibles et continues au Port de Montréal
.
Dans leur forme actuelle, les lois prévoient que seuls les travailleurs fournissant un service essentiel – qui assure la sécurité et la santé – ont l’obligation d’assurer le maintien du service pendant leur grève.
De nombreux acteurs économiques exigent que les travailleurs de la chaîne d’approvisionnement soient également contraints de maintenir leurs activités.
La porte-parole du Port de Montréal, Renée Larouche, estime que chaque jour d’arrêt de travail peut infliger des pertes d’environ 90 millions de dollars à l’économie canadienne.
Impasse
Le syndicat et leAEM a passé deux heures avec le Service fédéral de médiation et de conciliation vendredi sans aucun progrès.
Depuis le 31 octobre, une grève partielle et illimitée touche les terminaux Viau et Maisonneuve, exploités par l’entreprise Termont. Les salariés refusent également d’effectuer des heures supplémentaires depuis le 10 octobre.
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Les dockers du port de Montréal avaient déjà débrayé pendant trois jours à la fin septembre.
Photo : La Presse Canadienne / Christine Muschi
Le PDG du Port de Montréal, Julie Gascon, fera le point sur la situation à 7 h 15 lundi. La section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affiliée à FTQqui représente les débardeurs tiendra à son tour un point de presse à 10h30
Ce lock-out à Montréal survient au moment où les ports de la Colombie-Britannique sont également paralysés par un conflit de travail qui, pour le moment, semble désespéré.
Alors que 700 superviseurs débardeurs à Vancouver, Prince Rupert et Nanaimo sont sans contrat depuis mars dernier, les négociations ont été interrompues dimanche faute de progrès lors de la médiation. Aucune autre réunion n’est prévue.
Avec les informations d’Élyse Allard.
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