(Ottawa) Le premier ministre Justin Trudeau a félicité mercredi le président élu des États-Unis, Donald Trump, pour sa « victoire décisive », affirmant qu’il avait hâte de travailler à nouveau avec lui. Sa vice-première ministre Chrystia Freeland s’est pour sa part voulue rassurer auprès des Canadiens « inquiets » de cette issue.
Publié à 7h31
Mis à jour à 13h07
«Je tiens à féliciter Donald Trump pour son élection. Il s’agit d’une victoire décisive, et j’ai hâte de travailler avec lui pour apporter des résultats aux Canadiens et aux Américains », a déclaré le Premier ministre lors d’une brève mêlée de presse mercredi.
« Il y a quatre ans, nous avons travaillé ensemble pour apporter plus de prospérité et plus de stabilité dans un monde très complexe, et nous savons qu’au cours des quatre dernières années, le monde est devenu encore plus difficile et complexe », a-t-il déclaré. il a continué.
« En tant que gouvernement, nous nous préparons depuis longtemps à cette éventualité et nous sommes prêts […] Nous allons recommencer à nous engager pleinement avec l’équipe de Donald pour garantir que nous construisons un monde meilleur », a-t-il ajouté avant de tourner les talons sans répondre aux questions.
Le bureau du Premier ministre n’a pas encore fourni d’informations sur la date à laquelle un appel pourrait avoir lieu entre les deux hommes.
Freeland et Champagne appellent au calme
La vice-première ministre Chrystia Freeland, qui a dirigé la renégociation de l’ALENA avec la première administration Trump, a également félicité le candidat républicain pour sa réélection à la Maison Blanche. Elle convient toutefois que le retour de Donald Trump pourrait être une Source d’inquiétude pour certains.
« Je sais que de nombreux Canadiens sont inquiets, et ce, cette semaine et du jour au lendemain. Et je veux dire aux Canadiens avec beaucoup de sincérité et de confiance : le Canada s’en sortira. Nous entretenons une relation solide avec les États-Unis et une relation solide avec le président Trump et son équipe », a-t-elle déclaré.
Cependant, il est vrai qu’il s’agit d’un « moment de grand changement pour le monde, soyons honnêtes », a déclaré celle qui est également ministre des Finances, sans non plus répondre aux questions. Il faudra attendre avant de savoir comment les libéraux réagiraient à l’imposition de tarifs douaniers prévue par Donald Trump.
Le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, n’a pas voulu dire si le Canada réagirait également avec des droits de douane de 10 %. « L’inauguration est le 20 janvier, nous avons donc encore des semaines devant nous. Mais ce qui compte c’est que les relations que nous avons construites maintenant, ces relations porteront leurs fruits”, a-t-il déclaré, prenant soin de préciser qu’il avait déjà eu des contacts par SMS tôt mercredi. matinée avec des membres de l’équipe de Trump.
Je pense que nous sommes maintenant passés du statut de voisin amical du Nord à celui de partenaire stratégique qu’ils comprennent.
François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, de la Science et de l’Industrie
Stratégique pour les minéraux et semi-conducteurs critiques dans le secteur de l’énergie.
« Je pense qu’aux Etats-Unis, on se pose de plus en plus la question de la transition. [énergétique] comme une question de sécurité, a souligné le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault. La Chine contrôle plus de 90 % des composants, puces électroniques, minéraux critiques et les Etats-Unis, les Européens, les Japonais veulent s’affranchir de cette dépendance vis-à-vis de la Chine. »
Il s’attend également à ce que de nombreux sénateurs et représentants du Congrès américains fassent pression sur la nouvelle administration pour qu’elle maintienneLoi sur la réduction de l’inflation (IRA) pour la lutte contre le changement climatique et la transition énergétique.
“Quand on regarde les investissements qui ont été réalisés dans le cadre de l’IRA, la majorité de ces investissements sont réalisés dans les Etats républicains”, a-t-il soutenu.
Donald Trump avait promis d’annuler les subventions non encore versées, ce qui pourrait avoir un impact au Canada sur les sommes fédérales prévues pour l’usine Northvolt au Québec. Ottawa s’était engagé à les égaler tant que cette loi américaine serait en vigueur.
Le ministre Champagne n’a pas voulu se manifester. “Nous n’en sommes pas encore là”, a-t-il déclaré.
Incertitudes ukrainiennes
De son côté, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a indiqué s’être entretenue avec certains de ses homologues, notamment ceux d’Ukraine. Le déroulement de cette guerre qui va bientôt atteindre sa 1000èmee Cette journée est devenue encore plus incertaine avec le retour de Donald Trump.
« Le Canada est un pays qui comprend très bien les États-Unis. Et ce que je constate en ce moment, c’est que beaucoup de nos alliés et amis nous contactent pour nous demander de les aider à comprendre ce qui se passe aux États-Unis », a-t-elle déclaré.
« Je suis prêt à offrir cette expertise, je suis prêt à faire en sorte que nous renforcions notre alliance [l’OTAN] et pour aider nos amis à traverser certaines turbulences géopolitiques», a expliqué le chef de la diplomatie canadienne.
Silence conservateur
En entrant ou en sortant de la réunion hebdomadaire du caucus conservateur, pas un seul député ou sénateur ne s’est arrêté pour commenter la victoire du président Trump. «Pas de commentaire», proposa l’un des plus bavards du groupe.
Le chef Pierre Poilievre a toutefois adressé ses meilleurs vœux au 47 mercredie président sur le réseau X.
« Félicitations à Donald J. Trump pour son élection à 47 ans.e président des États-Unis. Les États-Unis sont notre meilleur ami et notre partenaire commercial le plus important, et je travaillerai avec le président pour le bien des deux pays. Ma mission : sauver nos emplois », a-t-il écrit.
L’avortement, un enjeu électoral ?
Tout au long de la soirée (et de la nuit) électorale, la chaîne CNN a diffusé plusieurs résultats de sondages plaçant la question de l’avortement assez loin derrière celle de l’économie, de la démocratie ou encore de l’immigration.
Cependant, la vice-présidente démocrate Kamala Harris et son colistier Tim Walz en ont fait un sujet majeur pendant la campagne électorale, y voyant un sujet de discorde. Qu’à cela ne tienne : les libéraux comptent bien continuer à en parler longuement.
« Nous verrons ce que les élections nous apporteront, mais nous continuerons à défendre les droits des femmes. Nous continuerons à défendre l’accès à l’avortement », a soutenu la coprésidente de la campagne nationale, Soraya Martinez Ferrada.
« Je pense qu’ici au Canada, quand on regarde l’inquiétude des femmes concernant la question de l’avortement, cette préoccupation est réelle. Je continue de penser qu’ici, au Canada, il y a un vrai problème concernant l’avortement», a également soutenu la ministre.
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