Depuis dimanche, de violentes émeutes éclatent à Brampton, près de Toronto. Comment expliquer cela ?
Tout a commencé par une manifestation de sikhs, plus précisément partisans de l’indépendance du Khalistan, devant un temple hindou où étaient présents des diplomates indiens. Puis, en représailles, des hindous, dont certains étaient armés, ont marché vers un lieu de culte sikh. Cette marche a cependant été bloquée par la police. Résultats : des voitures vandalisées, des jets de pierres, des coups à coups de bâton, des blessures, dont un policier envoyé à l’hôpital, des arrestations, la suspension d’un policier ayant participé à une manifestation, un maire qui a menacé d’interdire les manifestations devant des lieux de culte et une aggravation de la crise diplomatique entre le Canada et l’Inde. Même le Premier ministre indien s’en est mêlé, dénonçant l’attaque d’un temple hindou.
Alors que cette crise touche tout le Canada, pourquoi c’est principalement à Brampton qu’éclatent de violentes émeutes ? Peut-être est-ce parce que la population de cette ville est issue à 58 % du sous-continent indien, ou qu’elle est à 25 % sikhe et à 18 % hindoue ? Mais surtout parce que cette forte immigration aurait dû s’accompagner d’une politique d’intégration tout aussi forte, plutôt que d’une politique de multiculturalisme qui encourage les immigrés à garder intacte leur identité d’origine. Et il ne s’agit pas seulement d’une lointaine politique fédérale car le maire de Brampton est un multiculturaliste radical, au point où il a été à la tête du mouvement des villes canadiennes-anglaises qui a financé illégalement la contestation de la loi québécoise sur la laïcité de l’État.
Dans ce contexte, on ne peut guère reprocher aux Canadiens d’origine indienne de donner la priorité à la défense de leurs communautés ethno-religieuses respectives plutôt qu’à la défense de la paix sociale au Canada. Après tout, ils sont les premières victimes de l’échec du multiculturalisme canadien.
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