Azim E. et Naïm B. sont jugés devant la cour d’assises spéciale de Paris à partir du 4 novembre 2024. Proches de l’agresseur Abdoullakh Anzorov, ces deux Ebroïciens sont accusés de complicité d’assassinat. Ils étaient notamment présents lors de l’achat de l’arme qui a servi à assassiner le professeur d’histoire Samuel Paty. Un troisième Ebroïcien est également accusé d’association terroriste.
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Après le procès concernant les mineurs impliqués dans la mort de Samuel Paty (du 27 novembre au 8 décembre 2023), un nouveau procès se tiendra du 4 novembre au 20 décembre 2024 afin de juger les 8 majeurs impliqués. Cette audience se déroule à la cour d’assises spéciale de Paris pour les crimes terroristes.
Parmi les accusés, deux jeunes d’Évreux, proches de l’agresseur Abdoullakh Anzorov. Mis en examen pour complicité d’assassinat et placés en détention provisoire pendant quatre ans, Azim et Naïm sont soupçonnés d’avoir eu connaissance du projet de l’assassin de Samuel Paty. Dans l’ordonnance d’accusation, il est précisé que ces deux accusés se sont rendus «complices de l’assassinat commis le 16 octobre 2020… étant pleinement conscients de l’enrégimentation idéologique d’inspiration jihadiste d’Aboullakh Anzorov« .
Pour rappel, ce jeune agresseur, tué après avoir décapité le professeur d’histoire-géographie, était lui-même originaire d’Évreux, du quartier de la Madeleine.
Le 16 octobre 2020, un jeune homme d’Évreux d’origine tchétchène, Abdoullakh Anzorov, a assassiné de plusieurs coups de couteau un professeur d’histoire-géographie au collège de Conflans-Saint-Honorine.
Cet agresseur est déscolarisé depuis l’âge de 16 ans et radicalisé depuis plusieurs mois. Certains de ses tweets avaient fait l’objet de reportages. Il s’en prend à ce professeur, repéré sur les réseaux sociaux pour avoir montré trois caricatures du prophète Mahomet. Ces faits se sont déroulés lors d’un cours avec des élèves de 4e année, consacré à la liberté de la presse.
Le soir de cet assassinat, Azim et Naïm, proches de l’agresseur, se sont rendus au commissariat d’Évreux ; ils avaient été en contact avec le jeune terroriste juste avant les faits.
Azim E, 23 ans, est un ami d’enfance de l’agresseur. Comme lui, il est originaire de Tchétchénie et vivait dans le même quartier de La Madeleine à Évreux.
Naïm B., 22 ans, l’a rencontré plus tard, à l’été 2019. Ils se sont rencontrés dans une salle de sport à Évreux. L’agresseur était un amateur de sport, notamment de boxe et de combat de MMA. Dans les heures qui ont précédé le crime, ces deux jeunes ont été en contact avec le tueur, et cela a commencé la veille, jeudi 15 octobre.
Tous les trois iront à Rouen chercher des armes, c’est Naïm qui les y emmène. Ils se rendent notamment dans une coutellerie spécialisée de la rue de la République, où ils achètent un couteau.
L’avocat de Naïm assure que l’agresseur a alors affirmé avoir réalisé cet achat »pour son grand-père« . C’est d’ailleurs Naïm qui conduira le lendemain le tueur à Conflans-Saint-Honorine, près du collège où travaillait Samuel Paty.
Une nouvelle fois, son avocat, Me Rizkallah, assure qu’il ne connaissait pas la raison pour laquelle Abdoullakh Anzorov voulait se rendre dans cette commune.
Ces deux jeunes d’Evreux seront entendus sur les faits dans la semaine du 18 au 22 novembre 2024.
Dans cette affaire un troisième Normand, Yusuf C. également originaire d’Evreux, est poursuivi pour association de malfaiteurs terroristes. Il est soupçonné d’appartenir à la jihadosphère qui aurait incité le terroriste à passer à l’action.
Les accusés risquent des peines allant de 30 ans de prison à la réclusion à perpétuité. Le procès qui s’ouvre ce lundi durera près de deux mois.
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