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Les explications derrière la série noire Genève-Servette

Déception et frustration étaient visibles sur les visages genevois après la nouvelle défaite concédée mardi soir face aux Lions du ZSC.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Quatre défaites de suite, une avant-dernière place au classement (avec certes quelques matches en retard à jouer) et une liste d’absents qui ne cesse de s’allonger : Genève-Servette vit actuellement une période critique en Ligue nationale.

Comment l’équipe des Grenats, championne de Suisse en 2023 et championne d’Europe en février dernier, se retrouve-t-elle à nouveau dans une situation périlleuse, quelques mois seulement après avoir déjà raté les barrages ?

La gestion des gardiens pointée du doigt

“Il y a plusieurs explications”, a déclaré Benjamin Antonietti, retraité avec 130 apparitions avec les Eagles. En commençant sa saison par huit déplacements à l’extérieur, Genève n’a pas réussi à créer un véritable élan. Les blessures de joueurs majeurs peuvent aussi expliquer en partie ce début de championnat compliqué, même si j’estime qu’il y a suffisamment de talents sur le papier pour prendre la relève.

Lors de la défaite concédée mardi contre Zurich (1-3), l’entraîneur Jan Cadieux a toutefois été privé des gardiens Gauthier Descloux et Robert Mayer, des défenseurs Roger Karrer, Simon Le Coultre et Mike Völlmin, ainsi que des attaquants Luca Hischier, Marc-Antoine Pouliot et Noah Rod (tous sur le flanc). La malchance a même continué lors de ce duel entre Aigles et Lions puisque Theodor Lennström s’est blessé dès sa première présence…

Lennström absent « 3 à 4 semaines »

Theodor Lennström vit décidément une aventure compliquée aux Vernets. L’arrière latéral suédois, qui n’a pu toucher la glace de la Ligue nationale qu’à 19 reprises la saison dernière, manquera trois à quatre semaines de compétition. Le trentenaire a été touché au « bas du corps ».

Hormis Gauthier Descloux et Noah Rod (longue durée), les autres absents sont évalués « au jour le jour », communique le club grenat. L’incertitude demeure encore quant au retour au jeu de Robert Mayer et Simon Le Coultre ce week-end. Sinon, ils seront en forme après la pause de l’équipe nationale.

«Il y a beaucoup de leaders dans cette liste», souligne Laurent Perroton. On peut également ajouter Michael Spacek, qui était surnuméraire en raison de problèmes au poste de gardien de but. Ceux-ci traînent depuis l’année dernière et empêchent l’équipe d’avoir la régularité et les performances devant la cage qui vous font gagner des matchs. Il ne faut pas oublier que Genève comptait dans ses rangs Stéphane Charlin et Antoine Keller. Nous sommes alors obligés de pointer du doigt la gestion spécifique de ce poste.»

En feu depuis le début de la saison, le premier nommé rentrera également chez lui dès le prochain exercice (contrat portant sur les trois prochains championnats). Mais ce transfert, officialisé il y a deux semaines, ne réglera rien dans l’immédiat. Notamment la performance insuffisante du contingent suisse.

La méthode Cadieux ennuyeuse ?

«Les Suisses ne vont pas très bien», reconnaît Benjamin Antonietti. La quatrième ligne ne joue pas beaucoup. Mérite-t-elle plus de temps de jeu ? C’est une autre question. De ce fait, le staff technique a tendance à forcer les trois premiers triplés. Et comme les blessures les plus importantes concernent la défense, cela oblige également les attaquants à apporter leur aide dans la zone défensive. Et ils perdent de l’énergie… »

Et comme des joueurs de la trempe d’Henrik Tömmernes, capables d’accumuler de longues présences sur la glace, ne sont plus là pour compenser la ribambelle d’absents…

«Sa présence et celle de Sami Vatanen il y a deux saisons, lorsque Genève était champion, ont permis aux Aigles de renverser de nombreux matchs», rappelle Laurent Perroton. Quand on a deux joueurs capables de faire de telles différences, les joueurs suisses ont plus confiance en eux et les étrangers ont moins besoin d’être galvaudés.

Pour Laurent Perroton, Sami Vatanen est moins rayonnant que lors de ses premières saisons à Genève.

BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO

Ce n’est clairement pas le cas actuellement pour les Vernets. Le consultant du Léman Bleu et de Planète Hockey ressent également une certaine absence de joie de vivre au sein de l’effectif Grenat.

« Il ne faut jamais oublier que la troisième saison en tant qu’entraîneur est la plus difficile », estime l’ancien entraîneur de l’Attaquant Morges et du HCV Martigny. Nous sommes dans une société de consommation : les gens s’ennuient vite. Jan Cadieux étant connu pour son exigence, il souhaite une certaine intensité que ce soit à l’entraînement ou en match, cela peut être fatiguant pour certains. L’équipe semble parfois fatiguée. Est-ce physique ? Ou mentale ? Pourtant, cette méthode a apporté un grand succès à Genève.»

Du moins, jusqu’à maintenant. Les Grenats tenteront de redresser la situation lors de leurs deux dernières sorties avant la trêve internationale, à savoir ce vendredi soir (coup d’envoi à 19h45) à Lugano et le lendemain face à Bienne à la patinoire des Vernets.

 
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