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Les propos à contre-courant de Ruba Ghazal à Québec solidaire

Je considère la nouvelle porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, comme une députée tenace et courageuse, qui ne craint pas ses convictions.

Son parcours personnel est franchement inspirant.

Arrivée au Québec à l’âge de 10 ans sans parler français, elle fait partie de ces « enfants de la loi 101 » qui se sont intégrés au Québec français, et qui l’enrichissent aujourd’hui.

Ce n’est pas pour elle une posture ou un discours théorique, c’est une incarnation.

Ghazal, comme d’autres, fait un pied de nez à certains discours.

Une gauche qui insulte et nie l’insécurité culturelle des Québécois. A droite qui parle d’immigration sans nuance et comme un bloc monolithique. Et un discours économique, comme Michael Rousseau d’Air Canada, « trop occupé » pour apprendre le français.

Indépendance

Dans une lettre publiée hier dans nos pages, Ruba Ghazal a exposé les grandes lignes de son engagement politique.

Elle se positionne dans une tradition politique que l’on pourrait appeler la « gauche nationale ».

Celle, selon Ghazal dans sa lettre, de Pierre Bourgault, Gérald Godin et Pauline Julien.

Pour la gauche, pas de problème, Ghazal s’entend bien avec son parti.

Pour l’indépendance et le nationalisme, c’est moins le cas.

Le dernier sondage Léger indiquait que seulement 34 % des solidaires viendraient grossir le camp du « oui ». Ce chiffre, malgré Ghazal, continue de baisser.

Peut-être que je me trompe, mais existe-t-il un autre dossier politique au Québec sur lequel la position officielle du parti est si éloignée de celle de ses propres électeurs ? Que dirait QS si la majorité de ses électeurs s’identifiaient comme de droite ? Ou pas des écologistes ? Ou pas féministes ?

La 2ème voie nationaliste

Ghazal veut aussi apporter une sorte de seconde voie nationaliste en prenant le contre-pied de ce qu’elle appelle dans sa lettre la « posture défaitiste » de la « droite identitaire ».

Il y a des pièges devant elle.

Tout d’abord, se qualifier de « nationaliste » n’est pas une fin en soi.

Pour ce faire, il faut qu’elle s’incarne politiquement.

Cependant, au cours des dix dernières années, QS a abandonné ou fait marche arrière sur la plupart des questions nationalistes. À des fins électorales ou pour attaquer le PQ, cela dépend.

Un exemple ? Loi 101 au cégep. Alors qu’il s’agit d’un mouvement de résistance syndicale – je le répète, syndical ! – a été créé pour l’extension de la loi au cégep, Ghazal comme GND ont choisi de ne pas soutenir les enseignants qui le réclamaient.

Même chose pour leur connaissance, tacite bien entendu, du NPD. Il est difficile de combiner le soutien au NPD et le fait de se qualifier de nationaliste. Les néo-démocrates n’ont jamais valorisé l’autonomie du Québec et ont un profond dégoût pour tout nationalisme québécois.

L’appétit solidaire

QS est aujourd’hui léthargique, et froid dans les sondages.

Son avenir ne s’annonce pas rose, entre la résurgence du PQ et un nouveau chef du PLQ, dont le seul intérêt commun à ces deux partis est de remettre l’indépendance au centre du menu politique.

Contrairement à Ghazal, les électeurs de QS ne semblent pas avoir faim de ce repas.

 
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