Des images diffusées mardi montraient des tronçons de routes transfrontalières entre les deux pays détruits à l’explosif.
La Corée du Nord a confirmé jeudi 17 octobre avoir dynamité les deux routes et voies ferrées menant à “l’État hostile” de Corée du Sud, autrefois utilisé pour le commerce transfrontalier, a rapporté l’agence officielle KCNA. Ces lignes de communication, les seules à avoir été rouvertes depuis la fin de la guerre de Corée en 1953, “ont été complètement bloqués par des explosions”» a écrit KCNA, confirmant une information publiée mardi par l’armée sud-coréenne.
« Il s’agit d’une mesure inévitable et légitime prise conformément aux exigences de la Constitution de la République populaire démocratique de Corée qui définit clairement la République de Corée comme un État hostile. »» a déclaré KCNA, faisant référence à la Corée du Nord et à la Corée du Sud par leurs noms officiels. L’agence a justifié ces démolitions, réalisées entièrement sur le territoire nord-coréen, par le « de graves provocations politiques et militaires de la part de forces hostiles » qui, selon elle, a mis les deux Corées « au bord de la guerre ».Pyongyang « continuera à prendre des mesures pour fortifier durablement la frontière sud fermée »» a ajouté un porte-parole du ministère de la Défense cité par KCNA.
Une provocation « extrêmement anormale »
Selon ce porte-parole, l’armée a détruit des tronçons de 60 mètres de long de routes et de voies ferrées transfrontalières dans la province de Kangwon (est) et dans la municipalité de Kaesong (ouest). Mardi, l’armée sud-coréenne a diffusé des vidéos montrant des soldats nord-coréens faisant exploser deux tronçons de route, à quelques mètres de la frontière, et des engins de chantier à l’œuvre sur l’un d’entre eux. En pratique, la frontière entre les deux Corées est déjà complètement fermée. Depuis 1953, les deux autoroutes et lignes ferroviaires intercoréennes n’ont été restaurées et rouvertes que pendant de brèves périodes de détente.
Le ministère sud-coréen de l’Unification déplore les provocations “extrêmement anormal”et a rappelé que c’est Séoul qui a financé la coûteuse reconstruction de ces infrastructures. « La Corée du Nord a toujours des obligations de remboursement concernant ce financement »a-t-il noté.
« Le principal ennemi »
La destruction des voies de communication est une nouvelle illustration du durcissement de la politique du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à l’égard de la Corée du Sud, qu’il a désignée comme “le principal ennemi” de son pays. En janvier 2024, Kim a également ordonné la dissolution de toutes les institutions responsables des relations avec Séoul et les projets de réunification coréens. Il a menacé d’entrer en guerre pour toute violation de son territoire “ne serait-ce que de 0,001 millimètre”.
Les relations entre les deux Corées se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir à Séoul en 2022 du président conservateur Yoon Suk Yeol, partisan d’un renforcement de l’alliance militaire avec les États-Unis et le Japon et de la ligne dure contre Pyongyang, détenteur de l’arme nucléaire. et qui effectue régulièrement des essais de missiles balistiques en violation de nombreuses résolutions des Nations Unies.
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