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12 octobre 2024 – 06h05
(Keystone-ATS) Israël a déclaré vendredi avoir tiré sur une « menace » près d’une position de la Force intérimaire des Nations Unies (FINUL) dans le sud du Liban, où deux soldats de maintien de la paix ont été blessés, un incident qui a déclenché une salve de protestations internationales.
Menant depuis fin septembre une vaste offensive aérienne et terrestre contre le Hezbollah, allié du Hamas palestinien, l’armée israélienne accuse le mouvement pro-iranien de mettre « délibérément » en danger les soldats de la Finul, dont quatre ont été blessés en deux jours.
La Finul a rapporté que son quartier général, à Ras al-Naqoura, a subi vendredi des « explosions pour la deuxième fois en 48 heures », au cours desquelles « deux casques bleus sri-lankais ont été blessés », après deux soldats indonésiens jeudi.
Elle a dénoncé le « très grand risque » que fait peser l’armée israélienne sur les Casques bleus.
“Inacceptable”
L’armée israélienne a indiqué qu’elle “menait un examen approfondi (…) pour établir les détails de ce qui s’est passé”.
Elle a affirmé avoir tiré en direction d’une « menace » proche de la position de la FINUL et accusé le Hezbollah de mettre « délibérément » en danger les Casques bleus.
Joe Biden a ajouté sa voix aux critiques vendredi. À la question « Demandez-vous à Israël de cesser de frapper les forces de maintien de la paix de l’ONU ? », le président américain, a répondu : « Absolument, absolument ».
Le président français Emmanuel Macron a jugé « totalement inacceptable » que les soldats de maintien de la paix soient « délibérément pris pour cible par les forces armées israéliennes » et a prévenu que la France « ne tolérerait pas » de nouveaux tirs, lors d’un sommet à Chypre des dirigeants des pays méditerranéens de l’UE.
Il a en outre estimé que « l’arrêt des exportations d’armes » utilisées à Gaza et au Liban était « le seul levier » pour mettre fin aux conflits qui y font rage.
Les dix pays membres non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur « profonde préoccupation » après ces attaques et « ont souligné que toute attaque délibérée contre les forces de maintien de la paix constitue une violation grave du droit international humanitaire ».
Alors qu’Israël célèbre Yom Kippour, une importante fête juive, des sirènes de raids aériens ont retenti en fin d’après-midi dans le nord-ouest du pays, l’armée israélienne faisant état d’« environ 80 projectiles » tirés depuis le Liban, puis dans la soirée au nord de Tel-Aviv après l’« intrusion » de deux drones, l’un d’eux ayant été « intercepté ».
Le Hezbollah a appelé vendredi les Israéliens à s’éloigner des sites militaires situés dans les zones résidentielles du nord du pays. “L’armée de l’ennemi israélien utilise des maisons (…) comme centres de rassemblement pour ses officiers et soldats” dans plusieurs régions du nord d’Israël et “dispose de bases militaires” dans les principales villes du nord comme “Haïfa, Tibériade, Acre” notamment. » a déclaré le groupe pro-iranien.
« Cessez-le-feu immédiat »
Depuis octobre 2023, date à laquelle le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien au Hamas, plus de 2.100 personnes ont été tuées au Liban, dont plus de 1.200 depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels.
L’ONU a recensé près de 700 000 personnes déplacées à l’intérieur du Liban, dont environ 400 000 personnes ont fui, la plupart vers la Syrie.
A la frontière israélienne, l’armée libanaise a fait état de la mort de deux soldats, portant à quatre le nombre de soldats libanais tués depuis le début de l’intensification des bombardements israéliens sur le Liban.
Au lendemain des frappes israéliennes les plus meurtrières sur Beyrouth depuis trois semaines de guerre entre l’armée israélienne et le Hezbollah, le Premier ministre libanais Najib Mikati a appelé vendredi l’ONU à adopter une résolution pour un « cessez-le-feu total et immédiat ».
Ces frappes, qui ont fait 22 morts et 117 blessés, selon le ministère libanais de la Santé, ont visé “le chef de l’appareil de sécurité du Hezbollah Wafic Safa”, a indiqué à l’AFP une Source proche de cette formation.
C’est la troisième fois que l’armée israélienne cible directement la capitale, Israël concentrant ses frappes sur la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
L’envoyé spécial du président américain, Amos Hochstein, a déclaré vendredi que Washington travaillait « sans relâche » en faveur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.
Bombardements israéliens
Après un an de combats dans la bande de Gaza contre le Hamas, Israël a concentré l’essentiel de ses opérations sur le front libanais.
Mais l’armée israélienne, qui a annoncé vendredi la mort d’un soldat dans le territoire palestinien, bombarde depuis dimanche le nord de la bande de Gaza et encercle la ville de Jabalia, où elle accuse le Hamas de reconstituer ses forces.
La Défense civile de la bande de Gaza a fait état vendredi de la mort de 30 personnes dans une série de frappes israéliennes sur la ville, dont « 12 morts, dont des femmes et des enfants » dans la ville de Jabalia, au nord du pays. du territoire.
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas qui a entraîné la mort de 1.206 personnes en Israël, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens et incluant les otages. morts ou tués en captivité à Gaza.
Au moins 42 126 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, lors de l’offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas, jugées fiables par l’ONU. La quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants de Gaza ont également été déplacés.
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