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victimes des inondations, ils seront à la rue dans 23 jours !

“Il faut se rendre à l’évidence, ça ne marchera plus jamais” : Willy Demeyer à propos de la rue Speyemé après les inondations, à Liège

Victime des inondations de l’été 2021, le couple avait obtenu un relogement dans le cadre d’un bail « précaire ». Le bail arrive désormais à expiration. Dans trois semaines, ils seront à la rue.

Submergés par l’émotion, les parents ont du mal à s’exprimer et à raconter leur histoire faite de petites joies et de drames. Comme la perte d’une petite fille, Madison, qui est morte écrasée dans un accident domestique alors qu’ils l’avaient laissée avec une baby-sitter. Des huit enfants, il reste six garçons et Selena, leur plus jeune qui vient d’avoir 3 ans.

Michel et Cindy, originaires de Verviers, risquent de se retrouver à la rue, juste avant l’hiver, avec leurs 7 enfants. ©DUPONT

La Vesdre est passée par le salon

En juillet 2021 la Vesdre a débordé à Ensival. Les inondations allaient changer leur vie. Rue Francomont, l’eau atteignait le premier étage. « Nous avons tout perdu. La maison était inhabitable. Avec le stress, Cindy, qui était enceinte, a accouché prématurément. Nous avons reçu l’aide du DUS, le système d’urgence sociale de la ville. Au début, nous nous sommes retrouvés dans un deux pièces avec un bébé, Selena, qui venait de naître. Ensuite, on nous a donné un logement plus grand mais infesté de rats et de cafards. Enfin, après deux ans, Logivesdre (entreprise). logement à Verviers) nous a offert une maison de 4 chambres avec 278 euros de loyer par mois. Ce bail précaire, qui arrivait à son terme, n’a pas été prolongé en raison du grand nombre d’enfants..

Inondations : les pompiers sont intervenus plus de 500 fois entre 2h30 et 3h du matin en province de Liège (PHOTOS)

Michel et Cindy se sont adressés au tribunal mais avant l’été, le juge de paix a mis fin à tout espoir et a jugé qu’ils avaient dû partir le 31 octobre à minuit.

La solution caravane

Michel avait pourtant une solution. « Le CPAS ne disposant pas d’hébergement pour une famille nombreuse, je lui ai proposé d’acheter une caravane d’occasion. J’allais revendre la voiture, gagner de l’argent et payer une caravane bon marché. Sauf que le juge n’a pas accepté car aujourd’hui, dit-il, vivre toute l’année en caravane n’est autorisé qu’aux gens du voyage.» A la recherche d’un logement, ils ont frappé à toutes les portes. Ils écrivirent à la Reine. Ils se sont adressés au ministre wallon du Logement. Chez Christophe Collignon, qui avait démissionné, on lui a conseillé d’attendre son successeur, Cécile Neven. Malik Ben Achour, le député, a tenté de les aider.

Alors, pour attiser l’opinion publique, ils ont posté sur TikTok une vidéo où Michel s’exprime ouvertement. “Je vous assure que si je suis aussi maigre que ça, c’est parce que je ne mange pas beaucoup et que je préfère nourrir ma famille. Ma femme Cindy, qui a donné naissance à huit enfants, est mince comme un fil. Nous n’avons rien à nous. C’est tout pour nos enfants.. Un vrai “coup de g***”dit Michel : « J’ai été révolté d’avoir appris du CPAS que nous n’étions pas les seuls. Il y avait à Verviers une dizaine de familles nombreuses qui étaient à la rue ou menacées de l’être.». La vidéo a été visionnée plus de 35 000 fois.

Allocations familiales

Les allocations familiales sont versées à 2 200 euros. La mère, Cindy, est femme au foyer, “un travail à temps plein” dit-elle. Michel est adhérent à la mutuelle. Trop de malheurs, justifie-t-il : une expérience personnelle compliquée depuis l’enfance (maltraitance, abus), la mort de Madison, les inondations, sans parler du reste. Ils cherchaient à louer dans le quartier. « Nous ne trouvons pas de maison de 4 chambres à moins de 1 300 et 1 500 euros par mois que nous ne pouvons pas nous permettre, ni de propriétaires disposés à accepter la présence de 7 enfants ».

Le point sur les inondations à Liège

Pour s’en sortir, leur projet est aujourd’hui d’en devenir eux-mêmes propriétaires.. « C’est la solution rêvée. Nous serions enfin chez nous. Nous n’aurions à répondre à personne. La famille, les enfants seraient stabilisés. Ce n’est pas irréalisable avec un ‘prêt famille nombreuse’. Les prêts sociaux qui permettent d’accéder à la propriété existent mais pour cela il faut disposer d’un capital minimum au départ..

Michel et Cindy, originaires de Verviers, risquent de se retrouver à la rue, juste avant l’hiver, avec leurs 7 enfants. ©DUPONT

Pétrifié

Lors des inondations, qui outre d’immenses dégâts matériels ont causé la mort de 39 victimes, “ils avaient promis d’aider les victimesse souvient Michel. Nous avons oublié que nous sommes avant tout des victimes. Ce n’est pas nous qui avons mal géré les barrages. Alors, comme ils l’avaient promis et que certains sont encore en difficulté, l’Etat, la Région wallonne, les banques, devraient faciliter l’obtention de micro-budgets pour des familles comme la nôtre qui sont restées dans le rouge. Il faut un capital de départ, entre 7 000 et 10 000 euros, nous a-t-on dit, que je m’engage bien entendu à rembourser.»

“Aidez-nous”implorent-ils. Michel et Cindy souriaient quand nous les avons quittés. Souriez, disaient-ils, pour mieux cacher la peur. “Nous sommes pétrifiés”. Pétrifié de savoir qu’il lui reste 23 jours avant de se retrouver sans abri, le jeudi 31 octobre, avec sept enfants, et l’hiver qui arrive.

 
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