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Déplacement forcé des demandeurs d’asile

(Paris) Justin Trudeau ne voulait pas avoir une nouvelle escarmouche avec François Legault sur l’immigration en pleine mission à l’étranger. Mais il lui a donné un petit message. À sa demande de déplacer de force des dizaines de milliers de demandeurs d’asile vivant au Québec vers d’autres provinces, il répond que son intention est de protéger les droits de la personne.

Lors d’une conférence de presse au Grand Palais à Paris où se tenait samedi le Sommet de la Francophonie, le Premier ministre du Canada a d’abord répondu que le lieu et le moment n’étaient pas propices au règlement d’un conflit « intérieur ».

Le 26 septembre, il s’est permis de tirer des flèches sur M. Legault lors d’une conférence de presse avec le président français Emmanuel Macron. Il avait accusé son homologue de mentir sur l’immigration.

S’il a ensuite jugé bon de lancer une salve de critiques envers M. Legault avant la visite à l’étranger, M. Trudeau a décidé cette fois de ne pas le faire lors de sa visite à l’étranger.

«Je ne veux pas mettre en avant les différences politiques intérieures lorsque nous voyageons à l’international», a-t-il déclaré samedi, alors que M. Legault faisait sa demande et adressait des reproches à Ottawa dans le cadre de sa mission à Paris. «Mais je dirai que nous travaillons sur des solutions en matière d’immigration avec le gouvernement du Québec depuis des mois, voire des années», a-t-il soutenu.

Il a souligné que son intention est de continuer « d’être là pour soutenir les Québécois » et « de protéger les droits de chacun ».

Il a également énuméré les mesures prises par son gouvernement ces dernières années, comme la fermeture de Roxham Road, le rétablissement des visas pour les Mexicains, la réduction du nombre d’étudiants étrangers et de travailleurs étrangers temporaires.

Nous avons pu faire beaucoup et il reste encore beaucoup à faire, tout en défendant les droits fondamentaux des citoyens.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Ottawa considère que la demande du premier ministre du Québec ne respecte pas la Charte canadienne des droits et libertés, comme l’a soutenu vendredi une Source gouvernementale fédérale à l’ouverture du Sommet de la Francophonie.

François Legault a également appelé à ce qu’Ottawa s’inspire de la France et crée des « zones d’attente » pour les demandeurs d’asile dans différentes provinces. Justin Trudeau a eu une réponse évasive.

« Nous savons tous que différents pays ont des problèmes différents et des manières différentes » de les aborder, a-t-il déclaré. « Au Canada, nous comprenons à quel point l’immigration est importante pour la croissance économique et pour le bien-être de nos sociétés. […]mais nous devons nous assurer que cela est fait de la bonne manière. » Il a ajouté que son gouvernement « travaille depuis longtemps avec différentes provinces pour s’assurer que nous continuons à accueillir les gens de manière appropriée ».

«Le voyage de la honte», selon le PLQ

«Cette semaine, François Legault nous a fait honte», a réagi le chef par intérim du Parti libéral du Québec, Marc Tanguay, dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. Selon lui, il n’a pas été à la hauteur de son rôle de Premier ministre en France. «En ignorant complètement la Charte québécoise des droits et libertés, il a fait une proposition choquante et inacceptable en matière d’immigration», a-t-il ajouté, faisant référence aux déplacements forcés hors Québec et à la création de zones d’attente pour les demandeurs d’asile. À ses yeux, les propos de M. Legault démontrent « une pure improvisation et un manque d’humanité envers les êtres humains ».

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