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Traitement de la tumeur trophoblastique gestationnelle

Et s’il était bientôt possible d’éradiquer les tumeurs trophoblastiques gestationnelles ? C’est l’espoir suscité par une récente étude lyonnaise selon laquelle une nouvelle combinaison thérapeutique associant chimiothérapie et immunothérapie permettrait de guérir 96% des patients. Focus sur les conclusions de cette étude inédite.

Que sont les tumeurs trophoblastiques gestationnelles ?

Touchant moins de 200 femmes par an en , tumeurs trophoblastiques gestationnelles désigner tumeurs rares qui se développent à l’intérieur du placenta pendant la grossesse. Ils se manifestent par des saignements pendant la grossesse et un taux anormalement élevé d’hCG (hormone gonadotrope chorionique humaine) chez les patientes. Visibles à l’échographie, 80 % de ces tumeurs sont considérées comme à faible risque car localisées dans l’utérus. D’autres sont métastatiques dans les poumons mais ont un pronostic favorable.

Savoir! Dans de rares cas, une tumeur trophoblastique gestationnelle peut se développer après un accouchement normal et être classée comme « à haut risque ».
Concernant le traitement classiquement administré aux patients atteints de ce type de tumeur, il repose sur une chimiothérapie à base de méthotrexate avec un taux de guérison de 70 %.

Partant de ce constat, des chercheurs lyonnais de l’hôpital Lyon Sud (Hospices Civils de Lyon) ont voulu vérifier s’il était possible d’améliorer ce taux de guérison grâce à un nouvelle combinaison thérapeutique associant chimiothérapie classique et immunothérapie.

Une nouvelle combinaison thérapeutique inédite

Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques lyonnais ont fait appel au réseau national du Centre de référence des maladies trophoblastiques Lyon Sud pour recruter 26 patients dans neuf établissements de santé français spécialisés dans les essais cliniques de phase précoce en gynécologie.

C’est ainsi qu’entre fin 2020 et fin 2023, les participants à cette étude se sont vu administrer un combinaison thérapeutique unique associant chimiothérapie et immunothérapie avec :

  • Une injection de méthotrexate tous les deux jours pendant une semaine, toutes les deux semaines.
  • Une injection d’avelumab (un anticorps monoclonal anti-PDL-1) toutes les deux semaines.

Savoir! Avelumab est un anticorps monoclonal d’immunoglobuline humaine G1 dirigé contre le ligand de la protéine de mort programmée 1 (PD-L1). En se liant à PD-L1, l’avelumab bloque l’interaction entre PD-L1 et ses récepteurs, PD-1 (protéine de mort programmée 1) et B7.1. Ce blocage induit la suppression des effets inhibiteurs de PD-L1 sur les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques, et restaure donc les réponses anti-tumorales des lymphocytes T.

Au cours du suivi, chaque participant a ensuite fait vérifier son taux d’hCG chaque semaine. S’il était anormalement élevé, cela signifie que la maladie était toujours active. En revanche, lorsque le taux d’hCG s’est normalisé, le patient a répété six semaines de traitement avant de l’arrêter complètement.

Vers un traitement définitif des tumeurs trophoblastiques gestationnelles ?

Présentés lors du congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale (Esmo) le 14 septembre à Barcelone, les résultats de cette étude devraient ravir ses auteurs. Ceux qui espéraient atteindre un taux de guérison d’au moins 90 % ont pu observer un meilleur résultat avec un taux de guérison de 96% ! Les chercheurs sont également heureux d’avoir pu travailler ensemble sur cet essai clinique complexe nécessitant un essai de phase 1 pour vérifier la tolérance, puis un essai de phase 2 pour tester l’efficacité. De quoi donner l’espoir à la communauté scientifique qu’il sera un jour possible d’éliminer toutes les tumeurs trophoblastiques gestationnelles existantes chez les jeunes femmes en âge de procréer.

La publication de ces résultats prometteurs est prévue début 2025. Les auteurs comptent ensuite les exploiter dans le cadre d’un demande d’autorisation de mise sur le marché et le remboursement du traitement par avélumab dans cette indication. Si les scientifiques ambitionnent de pouvoir offrir l’accès à ce nouveau traitement aux patients en soins courants, ils sont conscients que cela peut encore prendre du temps. À suivre!

Déborah L., Docteur en Pharmacie

Sources

– Tumeurs trophoblastiques gestationnelles : un nouveau traitement permettrait une guérison à 96 %. www.lequotidiendumedecin.fr. Consulté le 25 septembre 2024.
– Fiche d’Avelumab. www.vidal.fr. Consulté le 25 septembre 2024.

 
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