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Thomas Bladier, Oklima

Le PDG explique comment Oklima accompagne les entreprises dans leur contribution volontaire à la neutralité carbone mondiale


Thomas Bladier, PDG d’Oklima – © Andrew McLeish/EDF

Edouard Laugier,
Oklima

Qu’est-ce qui caractérise aujourd’hui le marché de la contribution carbone ?

Le marché de la contribution carbone correspond à une prise de conscience croissante des entreprises sur les enjeux climatiques, mais aussi plus largement sur les enjeux environnementaux, comme l’effondrement de la biodiversité ou la gestion des ressources en eau. En 2023 en France, le chiffre d’affaires du marché de la contribution carbone [ensemble des crédits vendus par des opérateurs] s’élève à environ 250 millions d’euros, selon le dernier inventaire de la plateforme Info Compensation Carbone. L’activité est relativement modeste mais elle suscite un intérêt croissant de la part des entreprises à mesure qu’elles mûrissent leur politique de décarbonation. Ils s’intéressent avant tout aux projets symboliques, pour sensibiliser leurs parties prenantes internes, comme les salariés, et externes, généralement leurs clients. L’important est de choisir des apports qui complètent ce que l’entreprise fait déjà dans son propre périmètre.

Crédit carbone, compensation carbone et désormais contribution carbone. Pouvez-vous nous aider à y voir un peu plus clair ?

Compenser revient à considérer que tout est égal, un peu comme une gomme magique qui permet de soustraire des émissions à un bilan carbone. Concrètement, cela signifie par exemple considérer que planter des arbres permet de continuer à se chauffer au gaz ou au fioul. Le problème de cette approche est que nous n’avons qu’une seule planète et qu’il n’y a donc pas assez de place pour compenser toutes les émissions des entreprises. Ces derniers doivent donc réduire leurs propres émissions.

« Les entreprises doivent comptabiliser l’impact de ces actions de « contribution carbone » séparément de leurs propres émissions de gaz à effet de serre.

Et ils doivent aussi financer des projets bénéfiques pour le climat et la biodiversité, et qui ne pourraient être mis en œuvre sans leur contribution. Ils doivent comptabiliser l’impact de ces actions de « contribution carbone » séparément de leurs propres émissions de gaz à effet de serre. Enfin, quant au crédit carbone, il est avant tout un outil de mesure.

Oklima se présente comme la filiale du groupe EDF spécialisée dans l’apport carbone de qualité. Qu’est-ce que cela signifie?

Oklima développe des projets qui contribuent à ralentir le changement climatique, et soutiennent le maintien de la biodiversité ou la préservation de l’eau. Nous offrons la possibilité à des entreprises engagées de financer ces projets. Nous nous appuyons sur des labels indépendants vérifiés par des tiers qui garantissent de véritables actions complémentaires. Chacun de nos projets français est ainsi vérifié par les services de l’État qui s’assurent de leur impact. Par exemple, nous n’allons pas proposer à une entreprise de financer la replantation d’arbres en forêt sur une parcelle naturellement destinée à accueillir des arbres. Il ne s’agit pas d’une contribution car en réalité cette action aurait été réalisée même sans le financement de l’entreprise.

Très concrètement, comment accompagnez-vous les entreprises souhaitant soutenir l’action climatique ?

La contribution carbone ou climat doit réellement répondre à un engagement de l’entreprise. Nous observons une diversité d’attentes. Certains recherchent l’impact le plus local possible, à proximité de leur site de production ou de vente. D’autres, plus internationaux, souhaitent manifester leur solidarité avec les populations des pays où ils sont implantés. Pour chaque type de demande, nous avons une approche conseil dans le choix du type de projet. Nous menons des investigations approfondies pour nous assurer qu’elles répondent aux enjeux de l’entreprise. Nous développons également des activités de surveillance qui peuvent donner lieu à des visites de sites financés. Nous développons nous-mêmes des projets en France et faisons appel à des partenaires pour des projets à l’étranger.

« Nous développons nous-mêmes les projets en France et faisons appel à des partenaires à l’étranger. »

Quels sont les facteurs clés d’une stratégie de décarbonation d’entreprise réussie ?

Premier point : la stratégie de décarbonation doit reposer sur différents piliers. Premièrement, l’entreprise doit avoir un bilan carbone, avoir un plan ambitieux de réduction de ses propres émissions et mener des actions contributives pour aller plus loin. Deuxième clé d’une stratégie de décarbonation d’entreprise réussie : le choix de projets cohérents avec les valeurs et le positionnement de l’entreprise.

Quels sont les ambitions et les défis d’Oklima pour les années à venir ?

Nous souhaitons accompagner tous les propriétaires forestiers et agriculteurs dans cette transition. Chaque agriculteur doit trouver des leviers de décarbonation cohérents avec le déploiement de son exploitation. Enfin, nous ambitionnons de devenir un acteur de la décarbonation des entreprises et de la restauration des écosystèmes au niveau européen d’ici 3 à 5 ans.

 
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