Le procès s'ouvre sous forte pression
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Le procès s'ouvre sous forte pression

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Christian Tein, porte-parole de l'Unité de coordination des actions de terrain, à Bourail, en Nouvelle-Calédonie, le 14 juin 2024. DELPHINE MAYEUR / AFP

Les deux juges d'instruction en charge de l'affaire des violences survenues les 12 et 13 mai en Nouvelle-Calédonie et qui ont fait onze morts à ce jour doivent débuter leurs auditions dans la troisième semaine de septembre. Et jeudi 12 septembre, le parquet de Nouméa rendra sa décision sur le transfert ou non de la procédure devant un tribunal de métropole. L'affaire, exceptionnelle par son ampleur, est elle aussi sous forte pression.

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Ouverte pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits (notamment complicité d'assassinat et destruction en bande organisée), la procédure pénale a débuté par une enquête préliminaire le 17 mai, avant d'être transmise à l'enquête le 20 juin. Les poursuites visent en premier lieu Christian Tein, le porte-parole officiel de la cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), l'organe opérationnel du parti indépendantiste Union calédonienne-FLNKS. Malgré son incarcération, M. Tein a été nommé samedi 31 août président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), lors d'un congrès contesté par les modérés. Avec lui, six autres cadres de la CCAT mis en examen sont détenus en métropole. Les auditions auront lieu à Lyon.

Pour ces militants, les avocats de la défense ont demandé, le 2 septembre, la délocalisation de l'affaire, dénonçant la « partialité du ministère public au mépris de la présomption d’innocence »exprimée dans ses déclarations publiques par le procureur de Nouméa, Yves Dupas. Demandé par Le mondeM. Dupas n'a pas répondu.

Risque de s'enliser

Les magistrats de Nouméa souhaitent eux aussi ce changement d’horizon. Après une assemblée générale qui a voté en ce sens en juillet, la CFDT-Magistrats a même saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) jeudi 5 septembre. « une affaire qui a généré plus d’un milliard d’euros de dommages directs relève de la compétence d’un tribunal spécialisé », si nous voulons respecter l'égalité devant la loi, car le tribunal de Nouméa apparaît « complètement sous-équipé » et ne dispose pas de moyens d'investigation suffisants. Autrement dit, le risque d'enlisement du dossier est élevé. Emmanuel Poinas, délégué CFDT, souligne également que « ni la sécurité publique ni la sérénité de la justice [sont] « garanties sur le territoire calédonien ».

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La lettre du syndicat mentionne également une « une situation politique pour le moins complexe » localement, ce qui génère « pressions ». Le 6 juin, les deux chefs de la Cour d'appel de Nouméa avaient déjà saisi le CSM pour dénoncer une « pression inacceptable » à cause de la « rassemblement illégal d’une centaine de personnes devant le palais de justice (…) ». Dans ce cas, ce sont les militants loyalistes réunis autour de leur leader, Sonia Backès, qui ont appelé à la répression du CCAT.

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