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Bruno Le Maire annonce un nouveau dérapage des finances publiques

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Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le 9 mars 2024, à Lille. STEPHANIE LECOCQ / REUTERS

Pas une minute de grâce pour le prochain Premier ministre et son futur gouvernement. Avant même de penser au budget de l’État pour 2025, qui devrait en principe être finalisé d’ici la mi-septembre puis débattu par le Parlement à partir du 1est D’ici octobre, le nouvel exécutif se retrouvera confronté à un dérapage imprévu des finances publiques. Et devra décider dans l’urgence des mesures à prendre ou non. C’est ce qui ressort de la note que Bruno Le Maire, le ministre démissionnaire de l’Economie, et Thomas Cazenave, son ministre délégué aux Comptes publics, ont adressée le 2 septembre aux parlementaires membres de la commission des Finances à l’Assemblée et au Sénat.

« Il y a un sérieux dérapage dans les finances publiques », On le reconnaît à Bercy. Pour Bruno Le Maire, il n’y a pas d’autre solution que d’agir vite avec des gestes forts. Il préconise de réaliser 16 milliards d’euros d’économies immédiates sur le budget de l’année en cours. C’est ce qu’il compte dire au futur Premier ministre, dès sa nomination.

L’avertissement tient en un chiffre : 5,6 % du produit intérieur brut (PIB). C’est le niveau record que le déficit public risque d’atteindre cette année, selon la dernière évaluation réalisée par la direction du Trésor à Bercy. Après avoir culminé à 5,5 % du PIB en 2023, un seuil qui a poussé l’Union européenne à lancer une procédure de déficit excessif visant la France, ce solde était censé diminuer d’année en année. Il devait revenir à 5,1 % en 2024, et retomber à 3 %, le maximum normalement autorisé par les règles européennes, en 2027.

Des recettes fiscales inférieures aux prévisions

Or, si rien n’est fait, ce déficit public risque de continuer à augmenter légèrement au lieu de commencer à diminuer, craint Bercy. Cela constituerait évidemment un signal exécrable à la fois pour l’Union européenne et pour les investisseurs. De quoi faire flamber l’écart de taux entre les rendements à dix ans français et allemands, mesure de la confiance – ou de la défiance – des marchés envers la France.

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Que s’est-il passé ? Deux mouvements simultanés, selon la lettre des ministres démissionnaires aux parlementaires. D’abord, les recettes fiscales collectées depuis le début de l’année sont légèrement inférieures aux prévisions, comme c’était déjà le cas en 2023. « Les recettes de la TVA, de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés pourraient être inférieures aux prévisions », écrivent, sans donner de chiffre précis, les deux ministres sur le point de quitter Bercy. La croissance de la France devrait pourtant être conforme aux attentes, autour de 1% ou 1,1% en 2024. Mais cette croissance se révèle « moins favorable aux recettes fiscales » que prévu, notent-ils.

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