sites sélectionnés en Normandie

A l’occasion de l’édition 2024 du Grand Loto du Patrimoine, cinq sites de Normandie ont été sélectionnés pour bénéficier des retombées financières des jeux de la Mission du Patrimoine. Grâce à cet argent, ces lieux pourront entamer des travaux de rénovation.

La Mission Patrimoine, dirigée par Stéphane Bern, a dévoilé les 100 sites qui bénéficieront des recettes du Loto du Patrimoine pour leurs rénovations. Parmi les gagnants figurent cinq sites normands, situés dans l’Eure, l’Orne, la Seine-Maritime, le Calvados et la Manche.

Lancée en 2018 par Emmanuel Macron, la Mission Patrimoine a pour objectif de sauvegarder les monuments en péril. Elle s’associe chaque année à la Française des Jeux pour une opération de jeux à gratter d’une valeur de 15 euros.

« Le montant de la taxe sur les paris revenant normalement à l’Etat, soit 1,83 € par billet acheté, sera reversé à la Fondation du patrimoine », indique la mission dans un communiqué.

Une église contemporaine de Guillaume le Conquérant

Dans le Calvados, l’église de la Sainte-Trinité, à Falaise, fait partie des heureuses élues pour cette édition 2024. Formidable témoin de l’histoire médiévale du département, l’édifice porte malheureusement les traces des bombardements de la Seconde Guerre mondiale qui ont frappé la ville en 1944.

« Faute de moyens, l’église de la Trinité n’a pu bénéficier d’une restauration adéquate après les bombardements de 1944 », souligne la Mission du patrimoine. Outre les dégâts causés par la guerre, le passage du temps a érodé de nombreux parements de pierre et sculptures. De plus, les infiltrations d’eau et la prolifération de la végétation accélèrent le processus de dégradation.

Outre sa valeur historique, l’édifice revêt une signification émotionnelle pour la ville. Lors des bombardements de 1944, 300 personnes ont échappé à la mort en se réfugiant dans l’enceinte de l’édifice religieux. « En 2024, nous célébrerons le 80e anniversaire du Débarquement et de la bataille de Normandie. La restauration de cet édifice sera particulièrement symbolique », souligne la Mission. Les travaux sont estimés à 20 000 euros.

Une ancienne usine de rubans à Saint-Aubin-de-Scellon

Dans l’Eure, la Mission du Patrimoine a choisi de sélectionner l’ancienne rubanerie de Saint-Aubin-de-Scellon. Ce bâtiment, datant du XIXe siècle, était une fabrique de rubans tissés sur des métiers à tisser en bois, caractéristique de l’activité industrielle de la région.

Cette usine est implantée sur un domaine de 1,7 hectare comprenant une maison de maître de la même époque, restaurée par les propriétaires actuels, et deux bâtiments agricoles (granges) datant du début du XXème siècle, dont l’un est actuellement en cours de restauration.

Les propriétaires de l’usine souhaitent transformer le bâtiment en espace d’accueil avec possibilité de logements. Pour l’instant, le site est dans un état “très dégradé” en raison d’infiltrations d’eau. Les travaux de rénovation sont estimés à 170 000 euros.

Une église de style romano-byzantin à Granville

A Granville, dans la Manche, c’est l’église Saint-Paul qui a été sélectionnée parmi les gagnants du Loto du Patrimoine. Cet édifice de style romano-byzantin trône fièrement dans la ville depuis la fin du XIXe siècle. L’édifice a subi les outrages du temps qui ont gravement endommagé le béton du dôme.

« Le danger concerne également l’état de vétusté des planchers de la partie avant de la façade, abîmés par la corrosion, la détérioration de la charpente suite à des infiltrations en toiture, la corrosion des armatures métalliques dans les grands combles », précise la mission.

Grâce aux revenus générés par la Loterie du Patrimoine, l’église devrait être rénovée et transformée en « un lieu convivial et polyvalent, capable d’accueillir des activités culturelles, de loisirs et de restauration ».

Une clos-masure intacte menacée par une marnière

Au palmarès de cette année 2024, on retrouve également un clos-masure situé à Bolleville en Seine-Maritime. Les fondations de cette ferme traditionnelle normande du XVIIIe siècle sont menacées par une cavité de 15 000 m3 qui servait à l’extraction de marnes au XXe siècle.

« Une intervention rapide est nécessaire pour combler la marnière, afin de sauvegarder l’intégrité de l’enceinte et d’assurer la sécurité publique », souligne la mission.

Une fois rénové, les copropriétaires du site souhaiteraient accueillir l’association La Patte Normande, afin de transformer une partie du clos-masure en refuge pour animaux abandonnés. Le lieu pourrait également accueillir des personnes en situation de handicap grâce à un partenariat avec une structure de la commune voisine de Bolbec.

Sauver l’abbaye de l’Ordre des Trappistes

Le dernier lauréat normand n’est autre que l’abbaye de La Trappe, située à Soligny-la-Trappe, dans l’Orne. L’ordre des trappistes, qui occupe le site depuis 900 ans, souhaite ouvrir le monastère au public.

« La restauration et le réaménagement complet des bâtiments, des parcours de visite, du centre d’interprétation, la restauration de l’atelier de sculpture du frère Marie-Bernard, sont autant de travaux nécessaires et urgents, tout en préservant les espaces dédiés à la vie communautaire », écrit la Fondation du patrimoine.

Les travaux de réhabilitation du site devraient débuter en 2025 et s’achever fin 2029.