Près de 13 000 travailleurs de plus de 400 centres de la petite enfance (CPE) du Québec sont en grève jeudi pour appuyer leurs revendications salariales et réclamer de meilleures conditions de travail dans le cadre du renouvellement de leur contrat de travail.
Pour des milliers de parents québécois, c’est une autre matinée où ils doivent trouver un plan B pour s’occuper de leurs enfants pendant qu’ils sont au travail, ce qui n’est pas toujours facile, même avec la popularité du télétravail.
Au moins la moitié de CPE en grève sont localisés dans les régions de Montréal, Laval, les Laurentides, la Montérégie et Lanaudière. Plusieurs dizaines de services de garde sont également en grève dans la région, notamment au Saguenay, où il y en a plus de 80, en Abitibi-Témiscamingue, sur la Côte-Nord, au Bas-Saint-Laurent, en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. -Madeleine.
Affilié à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), les grévistes sont sans contrat de travail depuis avril 2023.
Ils réclament entre autres des salaires plus élevés pour encourager la rétention du personnel et en même temps alléger leur charge de travail. Nous demandons également des primes pour les éducateurs des régions éloignées et des mesures pour mieux soutenir les enfants ayant des besoins particuliers.
Nous n’avons rien sur la table pour parvenir à un accord de principe à l’heure actuelle.
Les négociations pour le renouvellement des conventions collectives ont repris après les Fêtes avec le gouvernement Legault, mais plusieurs blocages persistent, notamment au niveau salarial.
Tout ce que nous avons sur la table, c’est l’offre qui nous a été soumise en mai 2024 à 12,5%. [sur 5 ans] au niveau salarial et une réponse négative à toutes nos autres demandes […] Pour nous, il faut quelque chose d’un peu plus sérieux
a déclaré Stéphanie Vachon, représentante de CPE de la FSSS–CSN au micro de l’émission Tout un matinon ICI Première.
Véronica Albachiaro, éducatrice, témoigne de sa réalité quotidienne ces dernières années.
Photo: - / Olivier Bolduc-Coutu
Les salaires dans les CPE sont vraiment injustes par rapport aux salaires de l’ensemble du réseau public.
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Notamment le réseau de l’enseignement primaire qui est notre principal concurrent. Il y a plusieurs travailleurs qui partent vers le réseau scolaire, surtout depuis la mise en place des aides en classe.
ajoute Mme Vachon.
Rappelons que les fonctionnaires du gouvernement du Québec ont obtenu l’an dernier une augmentation salariale de 17,4 % sur cinq ans. Une fois embauché, un éducateur gagne actuellement environ 21 $ de l’heure et environ 28 $ de l’heure après avoir atteint le 10e niveau salarial.
Le problème, selon Stéphanie Vachon, c’est que même si les éducateurs recevaient aujourd’hui une augmentation de 17,4 %, l’écart salarial qui les sépare des autres employés du réseau scolaire et de la santé demeurerait le même.
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Les syndiqués réclament, entre autres, des mesures de rétention du personnel.
Photo : - / Carla Oliveira
Le gouvernement, de son côté, réclame plus de flexibilité dans l’organisation du travail en échange de salaires plus élevés. Mme Vachon assure que les syndiqués sont prêts à regarder ce qui peut être fait, mais qu’en raison de la pénurie de main-d’œuvre actuelle dans les CPE, il est difficile de voir comment on pourrait faire davantage.
Les travailleurs actuels consacrent beaucoup plus de temps que ce dont ils disposent sur leur horaire, et beaucoup travaillent au-delà de leurs semaines normales de travail.
assures Stéphanie Vachon.
Les syndicalistes FSSS-CSN ont adopté un mandat comprenant quatre autres journées de grève dont les dates n’ont pas encore été déterminées.
De leur côté, les syndiqués de la petite enfance affiliés à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et à la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) ont conclu des ententes de principe avec Québec pendant les Fêtes.