« Il y a ce moment où on rentre dans des classes abandonnées pendant le cyclone. Tout est resté en place. Il y avait encore la dictée du jour… » Le lieutenant Quentin et le caporal Philippine (1) reviennent de Mayotte avec le sentiment du devoir accompli. Et surtout la certitude d’avoir été utile aux populations mahoraises touchées par le cyclone Chido. Ils font partie d’un détachement de 38 secouristes de la quatrième Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile (UIISC4) partis le 18 décembre aux côtés de leurs homologues de Nogent-le-Rotrou, pour venir en aide à la population. Ils étaient de retour à Libourne ce mercredi 22 janvier après trente-huit jours de mission. La génération suivante, dont 15 militaires libournais, part pour l’archipel.
Les militaires gardent en mémoire le souvenir d’une île ravagée par le cyclone. Des toits arrachés, de nombreux bâtiments touchés, de la végétation hachée, des arbres arrachés au sol, quand ils ne tombaient pas sur des voitures ou des habitations. « Nous avons été accueillis au lycée Chirongui, explique le capitaine André, chef du détachement. Nous nous sommes répartis dans tout le sud de l’île. Nous avons travaillé à la couverture des maisons, des écoles et d’autres bâtiments publics. Nous avons également contribué à l’ouverture de voies d’accès aux ressources en eau, aux services publics, aux antennes relais, etc. Nous avons également procédé à des livraisons d’eau. »
Aider quelqu’un
Les soldats ont également participé au retrait des troncs d’arbres des cours d’eau bloqués par des arbres. Une mission qui n’a rien de secondaire. «C’était pour éviter que trop d’eau ne monte en cas de fortes pluies. Et évitez les débordements. » La tempête tropicale Dikeledi leur a donné raison.
« Nous avons été appelés par les pompiers de Mayotte pour une personne en détresse respiratoire »
Certaines opérations étaient plus difficiles à réaliser. A l’image de ce sauvetage réalisé à trois heures du matin dans des conditions difficiles. « Nous avons été appelés par les pompiers de Mayotte pour une personne en détresse respiratoire dans un lieu rendu difficile d’accès suite au passage du cyclone. Il a fallu couper complètement, sur la seule route d’accès, pour atteindre la victime. Et arrangez sa civière sur plusieurs centaines de mètres et mettez-le dans l’ambulance. »
-Première mission
Le lieutenant-colonel a salué ses troupes avant leur départ au repos. L’occasion d’officialiser la montée en grade de deux de ses hommes. «Je m’accroche à ces moments. Pour certains membres du détachement, il s’agit d’une première mission opérationnelle, directement outre-mer, et qui plus est, face aux dégâts provoqués par un cyclone. » Le lieutenant Quentin effectuait son premier déplacement en tant que jeune officier. Un moment remarquable. «C’était un paysage apocalyptique. Mais cette mission a été riche en expériences. La population était contente de nous voir arriver. Certains Mahorais ont même voulu nous offrir à manger et à boire. Alors qu’ils avaient du mal à accéder à l’eau potable pour eux-mêmes… »
(1) A la demande de la Sécurité Civile, seuls les prénoms sont mentionnés pour des raisons d’anonymat.