Le Sénat supprime les avantages accordés aux anciens Présidents de la République et Premiers Ministres

Le Sénat supprime les avantages accordés aux anciens Présidents de la République et Premiers Ministres
Le Sénat supprime les avantages accordés aux anciens Présidents de la République et Premiers Ministres

Lorsqu’il était encore en poste à Matignon, Michel Barnier était partisan de « demander un effort aux anciens ministres et anciens premiers ministres » pour un État « plus sobre ». Or dans cette situation lui-même, l’ancien chef du gouvernement, comme tous ceux qui l’ont précédé, a pu voir cette rigueur s’appliquer à lui.

Le Sénat a adopté le 22 janvier un amendement en ce sens au projet de loi de finances pour 2025. Déposé par la centriste Nathalie Goulet, l’amendement supprimait l’enveloppe destinée aux dépenses relatives aux anciens présidents de la République et aux anciens Premiers ministres. ministres, soit 2,8 millions d’euros par an. Il s’agit de la réduction maximale qui a été retenue, car deux autres amendements proposaient de réduire partiellement cette ligne budgétaire. L’amendement doit encore être retenu dans la suite de la navette parlementaire pour entrer en vigueur.

« J’ai vérifié, personne n’est aux Restos du cœur »

« Globalement, ils n’ont pas grand besoin de la République, ils ont tous un certain nombre de retraites et tous ont des postes de consultants. J’ai vérifié, il n’y a personne aux Restos du cœur”, a expliqué le sénateur de l’Orne. “Quand on demanderait aux Français de faire des efforts, ils ne comprendraient pas que l’Etat ne commence pas par lui-même et en évitant les dépenses superflues”, a également fait valoir le sénateur Michel Canevet (Union centriste).

Pour rappel, la compte 16 anciens Premiers ministres, et ils peuvent bénéficier d’une voiture avec mise à disposition d’un chauffeur et d’un secrétariat s’ils n’en disposent pas dans le cadre d’un mandat parlementaire, d’un mandat d’élu local ou autre. fonction publique.

« Entre 2022 et 2023, les fonds alloués aux anciens premiers ministres ont augmenté de 11 %. Et il n’y avait à l’époque que 13 anciens premiers ministres», a rappelé le centriste Hervé Maurey, en s’appuyant sur un rapport de l’Assemblée nationale. Depuis la passation de ce poste, trois anciens Premiers ministres ont rejoint le marché du travail, une « inflation » provoquée par l’instabilité politique qui a débuté en 2024.

Les moyens accordés aux anciens chefs d’État sont plus conséquents. Outre un véhicule avec chauffeur, un ancien président de la République bénéficie d’un cabinet de sept membres et de deux agents de service. Cet effectif a été réduit à trois membres et un agent de service, lorsqu’il a quitté l’Élysée il y a plus de cinq ans. Il dispose enfin de locaux meublés et équipés dont le loyer et les charges sont pris en charge par l’Etat, ainsi que la prise en charge de leurs frais pour les activités liées à son ancienne fonction présidentielle.

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Le ministre Patrick Mignola rappelle que le monde est « dangereux »

Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, a rappelé que des efforts avaient été entrepris, suite à un décret de 2019. “Il convient néanmoins, dans un monde aussi dangereux que le nôtre, avec une délinquance sur le terrain ou avec des risques internationaux qui pourraient être de l’agression, de l’espionnage, que l’on imagine que d’anciennes personnalités ayant occupé des fonctions très importantes dans la République puissent faire un voyage et notamment le service de protection», a insisté l’ancien président du groupe Modem à l’Assemblée nationale.

Rappelons que le budget destiné à la protection des anciens Présidents de la République et des anciens Premiers ministres ne relève pas de la direction de l’action gouvernementale, examinée le 22 janvier, mais du service de protection (SDLP), dépendant du ministère de la Défense. ‘Intérieur.

“C’est un signal”

Plusieurs intervenants ont rappelé que certains anciens Premiers ministres bénéficiaient de ces avantages depuis « plus de 30 ans ». C’est le cas de la socialiste Édith Cresson, en poste de mai 1991 à avril 1992, et bientôt d’Édouard Balladur, qui quitte Matignon en mai 1995. Le communiste Fabien Gay propose de fixer un délai. Les frais de secrétariat, destinés à couvrir les dépenses occasionnées par d’éventuelles demandes postales, sont de toute façon arrêtés au bout de 10 ans.

Hors du gouvernement, une seule voix s’est élevée contre l’amendement. «Cela ouvre des débats malsains et c’est de la démagogie», s’est opposé le sénateur Jean-Pierre Grand (Horizons). « Il faut écouter nos concitoyens, sinon on va beaucoup s’éloigner d’eux. C’est un signal, quelque chose qui montre un exemple, un symbole”, a répondu le sénateur centriste Vincent Delahaye.

 
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