« George Washington, ça me va… Thomas Jefferson, ça me va… » De retour dans le bureau ovale fraîchement redécoré, Donald Trump passe en revue les portraits de ses illustres prédécesseurs qui ornent les murs.
Le 47e président des États-Unis, qui a prêté serment il y a quelques heures, est assis au « Resolute Desk », un immense bureau en bois sombre.
Devant lui, des piles de documents dans des pochettes en cuir et une boîte de ses feutres noirs préférés. A côté de lui, un conseiller qui lui passe les arrêtés un à un sur lesquels il appose sa signature. Face à lui, un petit groupe de journalistes.
Le Républicain se livre à une conférence de presse improvisée d’une cinquantaine de minutes.
Il alterne propos outranciers à l’encontre de certains adversaires politiques, annonces diplomatiques fracassantes et vantardise ouverte – comme lorsque l’ancien animateur de télé-réalité affirme avoir eu de « bonnes critiques » pour son discours d’investiture.
Le conseiller continue de lui présenter les textes. “Celle-là est importante”, a déclaré le Républicain, élu après une campagne particulièrement virulente contre les migrants, avant de signer un décret remettant en cause le droit foncier, qu’il juge “ridicule”. Mais qui est garanti par la Constitution.
« Quelle sensation formidable ! »
« Quelle sensation formidable ! » », lance le milliardaire de 78 ans, déjà président de 2017 à 2021, quand la presse veut savoir ce qu’il ressent en rentrant dans le Bureau ovale, redécoré à la hâte par ses équipes dans la journée.
Le tapis bleu profond installé par Joe Biden a laissé place à une teinte plus neutre, des drapeaux ont été ajoutés, et certains portraits ont changé.
Donald Trump se tourne vers un mur, montre un tableau : « Celui-ci est bon », dit-il.
Il s’agit d’Andrew Jackson, septième président des États-Unis, que Donald Trump aime bien, mais qui est une figure largement critiquée par les progressistes pour ses positions racistes et populistes. L’ancien président démocrate Joe Biden n’en voulait pas.
-Puis Donald Trump montre les portraits du premier président, George Washington, et du troisième, Thomas Jefferson, des figures qui semblent consensuelles. Des choix « très prudents », juge le 45e et désormais 47e président.
« Peut-être que nous devrions tous le lire »
Lorsqu’un journaliste lui demande si, conformément à l’usage, Joe Biden lui a laissé une lettre, Donald Trump lève la tête du texte qu’il vient de signer – déclarant l’état d’urgence à la frontière avec le Mexique – et répond : « Peut-être. Attends un peu.
Il ouvre le tiroir du bureau, dit « Oh », en sort une enveloppe avec le numéro 47 écrit dessus, qu’il montre aux caméras. C’est bien le message de son prédécesseur.
L’ancien promoteur immobilier, qui n’a cessé d’humilier publiquement Joe Biden ces dernières années, plaisante en disant que sans la question du journaliste, il n’aurait pas trouvé le message avant « des mois », voire des « années ».
« Peut-être devrions-nous le lire tous ensemble », dit-il. Mais il n’obtempère pas, la lettre reste confidentielle.
Donald Trump est de retour et sa capacité à capter, exciter et maintenir l’attention des médias est intacte.
Après avoir répondu à une question sur le réseau social TikTok, et pendant que d’autres se posent la question, il scrute le groupe de journalistes devant lui.
« Est-ce que Biden faisait des conférences de presse comme ça ? demande-t-il.
Sachant très bien que le démocrate de 82 ans évitait au maximum ce type d’échange improvisé, et provoquait ainsi une grande frustration chez les journalistes.
(AFP)