Le MR se dirige lui aussi vers la droite radicale ?
En tout cas, ça y ressemble… Je vais citer Umberto Eco. Selon lui, il existe 14 signes permettant de reconnaître le fascisme et le premier d’entre eux est la haine de la culture. Je suis entré en politique pour la culture, avec la conviction que la culture et la formation continue permettent l’émancipation des individus. A Liège, nous avons développé beaucoup de politique culturelle.
Vous faites référence aux récents propos de Georges-Louis Bouchez, président du MR, qui affirmait qu’on pouvait se passer du poste de ministre de la Culture.
Voilà… Deuxième indicateur de l’évolution du MR : il accueille des militants d’extrême droite, dont Noa Pozzi, qui était tête de liste du parti Chez Nous aux élections fédérales (dans la circonscription de Liège). Je ne tire pas d’autres conclusions pour le moment. Et j’ai noté que les libéraux liégeois, qui participent à la majorité municipale à Liège, ont annoncé qu’ils resteraient vigilants à l’égard de ces nouveaux membres du MR. Mais, sur les réseaux sociaux, Noa Pozzi a posté un message expliquant son arrivée au MR et affirmant qu’il ne renierait pas ses valeurs et ses convictions profondes. Je pense que c’est clair. Les démocrates doivent être vigilants. C’est peu dire que nous vivons une époque troublée…
Georges-Louis Bouchez s’appuie sur le centre Jean Gol pour amplifier sa guerre idéologique contre la gauche
Le PS a entamé sa refondation. Face à la création d’une droite radicale comme vous l’affirmez, face à la concurrence du PTB à gauche, les socialistes doivent-ils se recentrer politiquement ? Ou au contraire être plus radical ?
Notre démarche est sincère puisque le parti envisage même de changer de nom, ce qui n’a jamais été fait. Je suis associé à la réflexion. Nous avons perdu les dernières élections. Nous devons écouter très attentivement la population et veiller à ce que nos futures propositions soient à la fois en phase avec les gens et progressistes. En ce qui me concerne, je pense qu’il faut à la fois défendre la solidarité et une forme de reconnaissance du mérite. L’idée selon laquelle le PS était le parti des assistés sociaux s’est répandue, même si elle est fausse et injuste.
-La transformation du parti socialiste flamand en Vooruit pourrait-elle inspirer le PS ?
Willy Demeyer (PS), bourgmestre de Liège : “Pour les métropoles, la régionalisation de l’Etat était une erreur”
Je vois que le changement de nom a bien pris. Vooruit, c’est clair, ça parle aux Flamands. Je suis ouvert à changer le nom du PS et si c’est pour faire quelque chose de cette qualité, pourquoi pas.
mouetteVooruit, c’est clair, ça parle aux Flamands. Je suis ouvert à changer le nom du PS. Et si c’est pour faire quelque chose de cette qualité, pourquoi pas.“
Mais le Vooruit négocie avec la N-VA voire le MR pour former le prochain gouvernement fédéral. Pas très socialiste, ça…
Une réalité n’est pas l’autre. Le Vooruit est majoritaire avec la N-VA à Anvers et en Région flamande. Et les élections n’ont pas été bonnes pour nous et cela signifie que nous ne sommes pas au pouvoir. C’est la démocratie.