« Nous avons connaissance de neuf cas jusqu’à présent, dont huit décès. Nous nous attendons à davantage de cas dans les prochains jours à mesure que la surveillance de la maladie s’améliore”, a écrit le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social.
L’agence mondiale de la santé des Nations Unies affirme avoir informé ses États membres lundi.
Cette région de la Kagera avait déjà été le théâtre d’une première épidémie de Marburg en mars 2023, qui avait duré près de deux mois et s’était soldée par 9 cas enregistrés dont 6 décès.
L’annonce de cette nouvelle épidémie intervient moins d’un mois après que l’OMS a déclaré la fin d’une épidémie de fièvre de Marburg au Rwanda voisin, qui a duré trois mois et fait 15 morts.
Les résultats des prélèvements en attente de confirmation officielle
Le 10 janvier 2025, l’OMS a reçu des rapports fiables de sources nationales faisant état de cas suspects de MVD dans la région de Kagera. Au 11 janvier 2025, neuf cas suspects ont été signalés, dont huit décès (taux de létalité de 89 %) dans deux districts, Biharamulo et Muleba.
Les cas présentaient des symptômes similaires : maux de tête, forte fièvre, maux de dos, diarrhée, hématémèse (vomissements avec du sang), malaise (faiblesse corporelle) et, aux stades plus avancés de la maladie, hémorragie externe.
Des échantillons de deux patients ont été collectés et analysés par le laboratoire national de santé publique. Les résultats attendent une confirmation officielle. Un laboratoire mobile est installé dans la région de la Kagera et des unités de transformation auraient été mises en place.
Risque « élevé » en Tanzanie et au niveau sous-régional
Sur le terrain, des équipes nationales d’intervention rapide ont été déployées pour soutenir l’enquête et la réponse à l’épidémie. Selon l’OMS, les activités de surveillance ont été intensifiées et la recherche des contacts est en cours.
Des contacts, notamment des professionnels de la santé, ont été identifiés et font l’objet d’un suivi dans les deux districts.
L’OMS a également déclaré que le risque au niveau national était « élevé » en raison de plusieurs facteurs inquiétants, citant notamment le fait que « la source de l’épidémie (est) actuellement inconnue ». “Le personnel soignant fait partie des cas suspects concernés, ce qui met en évidence le risque de transmission nosocomiale.”
En outre, le risque de propagation régionale était également « élevé », en raison de la « situation stratégique de Kagera », la région par laquelle transitent les Tanzaniens en route vers « le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et la République démocratique du Congo ».
Selon les informations disponibles, certains des cas suspects se trouvent dans des districts proches des frontières internationales, soulignant le risque de propagation vers ces pays voisins de la région des Grands Lacs.
Le risque global est actuellement considéré comme faible
La région de Kagera, bien que éloignée de la capitale tanzanienne ou des grands aéroports internationaux, est bien desservie par les réseaux de transports. Elle dispose ainsi d’un aéroport qui assure une connexion avec Dar es Salaam pour la poursuite des voyages hors de Tanzanie par voie aérienne.
Cependant, l’OMS estime que « le risque global est actuellement considéré comme faible », notant qu’il n’y a « pas de propagation internationale confirmée à ce stade », même si « les risques potentiels suscitent des inquiétudes ».
“Sur la base de l’évaluation actuelle des risques, l’OMS déconseille toute restriction aux voyages et au commerce avec la Tanzanie”, a conclu l’OMS.
Avec un taux de mortalité élevé, le virus de Marburg, qui provoque une forte fièvre souvent accompagnée d’hémorragies touchant plusieurs organes, fait partie de la famille des filovirus à laquelle appartient également le virus Ebola.