“Les jeunes ont quitté la salle, certains pleuraient”

“Les jeunes ont quitté la salle, certains pleuraient”
“Les jeunes ont quitté la salle, certains pleuraient”

La décision d’empêcher les jeunes inscrits en mathématiques et sciences enrichies de participer à des programmes de concentration sportive ou culturelle à l’école du Plateau a été accueillie comme un coup dur par ceux qui seront directement touchés : les élèves, lundi soir.

Rappelons qu’une centaine de parents et d’élèves ont participé à la réunion organisée à la bibliothèque de l’école, afin de faire valoir leur point de vue.

Plusieurs d’entre eux sont intervenus pour tenter de convaincre les membres du conseil d’établissement de l’importance de maintenir des concentrations sportives et culturelles pour tous.

Mais en vain puisqu’après un vote serré (9 contre 8), la proposition a été acceptée.

«Lorsque le résultat du vote a été annoncé, les étudiants se sont tous levés et ont commencé à applaudir sarcastiquement, pour leur faire comprendre que c’était une décision ridicule et que leur avis n’avait pas été pris en compte. Les jeunes ont quitté la salle, certains pleuraient. Ce matin, nos enfants sont démotivés», a déploré Mélissa Bouchard, mère d’un élève de l’école et instigatrice d’une pétition qui a recueilli plus de 1 200 signatures à ce jour.

Cette réaction des jeunes motive donc les parents à ne pas baisser les bras. Certains d’entre eux ont déjà commencé à évaluer la possibilité de déposer une plainte auprès du Protecteur de l’élève régional. En fonction de la réponse, ils pourraient alors se tourner vers la sélection nationale pour défendre leur position.

Des décisions difficiles à venir

Mais rien ne garantit que ces mesures porteront leurs fruits.

Déjà, lundi soir, les parents ont commencé à discuter avec leurs enfants des autres possibilités qui s’offrent à eux, notamment changer d’école. Le problème, c’est que l’école la plus proche, le centre éducatif Saint-Aubin, à Baie-Saint-Paul, se trouve à une quarantaine de minutes de La Malbaie.

Sinon, il y aurait aussi l’école secondaire Mont Sainte-Anne, à Beaupré, à plus d’une heure et quart de La Malbaie.

« Nous en avons discuté. Je trouve que nos jeunes sont tellement résilients et forts mentalement. Ils sont déjà en mode solution. En revanche, nous souhaitons aller au bout du dossier avant de prendre ce type de décision.»

La direction reste silencieuse

La Revue a tenté à nouveau de parler avec un membre de la direction de l’école du Plateau, afin de lui offrir une tribune pour expliquer sa position, mais nos demandes sont restées vaines.

Lors de la séance de lundi soir, les raisons évoquées étaient essentiellement administratives. Le nombre trop élevé d’étudiants par groupe, la grande différence de profil entre les étudiants ainsi que la logistique difficile de conception des horaires en raison des nombreuses contraintes, ont été parmi les raisons invoquées par la direction pour expliquer le changement.

Un manque de communication critiqué

Dès que le vote en faveur de la proposition a été confirmé, la présidente du conseil d’établissement Isabelle Bolduc a pris la parole pour annoncer sa démission.

Celle qui assure la présidence depuis cinq ans l’assure d’emblée : elle n’éprouve aucune rancune envers la direction.

« En cinq ans de présidence, c’est la première fois que je suis en désaccord », assure-t-elle.

En fin de compte, ce n’est pas la décision en elle-même – même si elle plaide en faveur du maintien des concentrations – qui l’a obligée à partir, mais surtout la manière dont les choses se sont déroulées.

Elle critique notamment ce que plusieurs parents ont déploré : le manque de communication de la direction envers les parents et les élèves. N’eût été une fuite médiatique quelques jours avant la réunion, personne n’aurait été informé des débats en cours. Ainsi, la réunion de lundi aurait eu lieu devant une salle beaucoup moins remplie que celle à laquelle nous avions finalement droit, et tout le monde aurait été mis devant le fait accompli.

«Je suis déçu. J’aurais aimé que l’intérêt des étudiants et la communication avec eux soient prioritaires. Il y a eu beaucoup de merveilleux témoignages de jeunes lundi qui ont mentionné combien c’était important et combien cela les motivait dans leurs études. Ils auraient aimé être pris en considération.

« C’est pourquoi j’ai décidé de quitter mon poste. Il y avait un conflit de valeurs et je voulais que les gens le sachent.

 
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