La lettre du PDG Mark Bristow au ministre malien des Mines, datée de lundi, indique que Barrick « attend la confirmation officielle de bonne réception par la Banque malienne de solidarité », une entreprise gouvernementale.
Cette saisie fait suite à une lettre d’avertissement envoyée à Barrick au début du mois par le juge d’instruction principal du Mali, Boubacar Moussa Diarra, indiquant que trois tonnes d’or seraient saisies.
Un haut responsable de Barrick a confirmé lundi que trois tonnes avaient été saisies par le gouvernement militaire et transportées vers la capitale, Bamako. Le responsable a parlé sous couvert d’anonymat car il n’était pas autorisé à s’exprimer publiquement.
Selon ce haut responsable, l’or avait été extrait d’une mine près de Kayes, dans l’ouest du pays, et transporté par avion et camion jusqu’à la capitale samedi soir.
Les autorités maliennes n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Évaluée à environ 180 millions de dollars américains, cette saisie d’or s’inscrit dans le cadre du conflit sur les revenus dus à l’État malien. En décembre dernier, le Mali a émis un mandat d’arrêt contre le PDG Bristow pour blanchiment d’argent, sans fournir de preuves, et a ordonné la saisie des réserves d’or de Barrick. L’entreprise a proposé de payer 370 millions de dollars.
Le gouvernement militaire du Mali avait déjà arrêté quatre hauts dirigeants de la société minière canadienne en lien avec ce conflit ; ces hauts responsables sont toujours détenus.
Le Mali est l’un des principaux producteurs d’or d’Afrique, mais il est aux prises depuis des années avec la violence djihadiste et des niveaux élevés de pauvreté et de faim. L’armée a pris le pouvoir en 2020 et le gouvernement exerce une pression croissante sur les sociétés minières étrangères alors qu’il cherche à consolider ses revenus.
En novembre dernier, le PDG de la société australienne Resolute Mining et deux salariés avaient été arrêtés à Bamako. Ils ont été libérés après que l’entreprise ait versé 80 millions de dollars aux autorités maliennes pour résoudre un différend fiscal et promis de payer 80 millions de dollars supplémentaires dans les mois à venir.