Bénin – MP3-Stéréo
La position militaire visée par les assaillants est située au niveau de « triple point »une zone frontalière entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Cette attaque intervient un mois seulement après celle survenue en décembre 2024 et qui a enregistré la perte de trois militaires au nord du Bénin. Le groupe jihadiste GSIM, affilié à Al-Qaïda, a revendiqué cet attentat dans un communiqué vendredi.
Au vu de son lourd bilan, celui de ce mercredi 8 janvier a suscité beaucoup d’émotion et de tristesse, mais aussi une forte colère. C’en est un de trop aux yeux de Bertin Coovi, consultant en sécurité et défense.
Il prétend que « Cette attaque, oui, est une attaque de trop. Mais c’est une attaque qui nous invite à prendre nos responsabilités. Nous avons le devoir de tirer les leçons de ce qui nous est arrivé, de nous réorganiser.
Pavé dans l’étang
Dans le camp de l’opposition politique béninoise, des voix se sont également fait entendre. Le parti démocrate s’est dit affecté par la situation. Il profite de l’occasion pour poser les bases des dirigeants.
« Nous pensons que nous sommes dans une sous-région et ces hommes sans foi ni loi qui viennent parfois frapper sur notre territoire, frappent du côté béninois et se réfugient dans d’autres pays autour de nous. Donc pour nous, s’il n’y a pas, il n’y a pas de coopération militaire, ou si nous ne le faisons pas actions conjointes avec les dirigeants politiques et militaires des pays qui nous entourent, cette lutte contre cette nébuleuse sera très difficile », déclare Guy Mitokpè, porte-parole du parti.
Actions du gouvernement
Mais le gouvernement béninois n’est pas resté les bras croisés face à ce phénomène, notamment dans sa partie nord. En janvier 2022, elle a déployé plus de 3 000 militaires pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l’opération Mirador. 5 000 autres militaires ont été récemment recrutés pour renforcer le dispositif, avec du matériel suffisant. De nombreuses démarches ont également été initiées en direction des pays voisins. C’est justement à ce sujet qu’Iréné Agossa, membre de la mouvance présidentielle, critique certaines réactions du parti démocrate.
Selon Iréné Agossa, « Personne ne peut encore accuser le Bénin dans le cadre des relations avec les pays voisins, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Nous n’avons jamais gardé de terroristes dans notre pays pour en attaquer d’autres. Nous défendons notre patrie.
Solidarité nationale
Mais globalement, toutes les réactions et réflexions appellent à la solidarité collective face à ces attentats. Le consultant en sécurité et défense, Bertin Coovi, suggère d’élargir le sujet.
En attendant, une réunion imminente avec la hiérarchie militaire a été annoncée par le gouvernement. Cela permettra sans doute de renforcer les stratégies de réponse et d’adapter les systèmes de sécurité à la menace des groupes jihadistes.
Une quarantaine d’assaillants auraient été neutralisés par les Forces de défense et de sécurité qui seraient parvenues à repousser les ennemis lors d’un ratissage.