Malaise sur les ondes. Mercredi 8 janvier, Miss France 2025 a visité les studios de Radio Sud pour répondre aux questions de Valérie Expert et de Gilles Ganzmann. Elle a notamment été interrogée sur Charlie Hebdoà l’occasion du triste anniversaire du massacre islamiste commis dix ans plus tôt. Et tandis que Gilles Ganzmann lui a très naturellement demandé si elle l’était « Charlie », Miss France a refusé de répondre. Angélique Angarni-Filopon a fait une petite moue, avant de glisser : « Je ne commente pas… » Moment d’hésitation en studio. ” C’est en fait une question de liberté d’expression », a alors demandé Valérie Expert, espérant l’aider à sortir de cette séquence. En vain. Même réponse de la Miss lorsqu’on lui demande si « on a le droit de blasphème ou pas » : « Non, je ne veux pas commenter… »
De nombreux internautes ont réagi à la séquence, critiquant le refus de la reine de beauté de s’engager clairement. ” Waouh, comité Miss France, il y a une grosse erreur de casting car votre Miss ne condamne pas le terrorisme islamiste et ne tolère pas le blasphème… Out ! », s’est par exemple agacé Hervé sur X. » La liberté d’expression est fondamentale en France. Même si nous n’achetons pas Charlie Hebdoil faut condamner le massacre de ces journalistes », a ajouté Gassama. ” Ne pas être Charlieil réfute la liberté d’expression et le droit au blasphème », a encore commenté Yannick.
Un devoir de « neutralité » à géométrie variable
Concepteur pour Charlie Hebdo depuis 2015, Juin n’a pas manqué non plus de réagir à la polémique. Ce vendredi 10 janvier, le reporter-caricaturiste a répondu à sa manière en publiant une caricature sur laquelle trois hommes barbus brandissent des pancartes « je suis Miss France « . Une manière de laisser entendre que la position prudemment neutre d’Angélique Angarni-Filopon fait le bonheur des islamistes.
Sur Radio Suddéjà, dans la foulée de son refus de répondre à la question posée, Miss France 2025 s’était justifiée, expliquant qu’une Miss « doit être apolitique « . Elle développa davantage sa réflexion, quelques jours plus tard, dans un histoire publié sur son compte Instagram. Si elle a reconnu avoir été « maladroit » et a assuré qu’elle condamnait « fermement ces actes terroristes », Angélique Angarni-Filopon a soutenu qu’elle devait respecter « neutralité sur certains sujets pour éviter tout malentendu et susciter toute controverse (sic).»
Tous les sujets ne sont pas soumis, en effet, à une telle obligation de « neutralité « . Pendant le spectacle Miss Francediffusé sur TF1 le 14 décembre, on se souvient que plusieurs candidats n’avaient pas hésité à s’engager dans le « inclusion » et le « diversité » sans provoquer le moindre bruit. Il faut croire que ces luttes sont partagées par tout le monde et n’en soulèvent aucune » controversé »…
Une victoire pour les frères Kouachi
Dix ans après leur mort, les frères Kouachi ont malheureusement atteint leur objectif. Non seulement aucun média ne risquerait de publier des caricatures de Mahomet, mais la défense de la liberté d’expression est depuis devenue un sujet toxique. Les enseignants n’osent plus l’aborder en classe, ni avec des pincettes ; les jeunes y voient une provocation raciste. Même Miss France préfère ne pas défendre publiquement le droit au blasphème ! Il faut dire qu’aujourd’hui tout le monde sait ce que peut coûter d’offenser un islamiste. Demandez à Mila, Didier Lemaire ou Samuel Paty.
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