Depuis plusieurs années, les bénévoles du club ont vu leurs efforts pour créer des sentiers dans leur région détruits en raison de la coupe de sentiers pour diverses raisons, notamment l’exploitation forestière.
Récemment, le sentier Trans-Québec numéro 83 a complètement disparu suite à la réalisation d’opérations forestières dans un secteur précis.
Pour nous déplacer, nous avons détruit le chemin afin de retrouver la route multifonctionnelle pour le transport du bois. Des discussions avec l’entrepreneur ont amené ce dernier à s’engager à corriger la situation, mais le mal était fait.
« Nous travaillons un an à l’avance avec les agences pour préparer la saison de visite des motoneigistes, y compris les touristes étrangers. Nous devons réserver différents services comme les repas aux relais et plus encore. Après tous ces efforts, de voir le sentier principal détruit sur une grande partie du parcours, ça nous fait vraiment mal financièrement», explique Max Béland de la pourvoirie Hosanna.
« Nous sommes conscients que les entrepreneurs forestiers doivent gagner leur vie. Mais je crois qu’il faut harmoniser les usages pour que tout le monde puisse vivre. »
Les touristes
Selon les informations obtenues, par exemple, le grossiste Canada Aventure amène annuellement 10 000 touristes étrangers au Québec. Ces derniers doivent suivre des itinéraires qui les mènent vers les différents fournisseurs de produits des régions, dont les pourvoiries. La situation vécue cette saison fait que plusieurs pourvoiries et autres prestataires de services craignent de perdre ces revenus essentiels durant la saison hivernale.
Les propriétaires de la pourvoirie du Lac Dumoulin nous ont dit avoir déjà perdu des dizaines de milliers de dollars en raison d’annulations.
«Je crois qu’il est important de définir clairement les paramètres pour l’avenir afin d’éviter ce genre de situation qui nous fait beaucoup de mal financièrement», mentionne le copropriétaire de la pourvoirie, Dany Frigon. Expliquons clairement les règles du jeu et nous agirons en conséquence ! »
Cette façon de faire, de ne pas faire face aux conséquences de la création d’un sentier dans une région, se répand un peu partout.
Actuellement, au Bas-Saint-Laurent, à Bellechasse et ailleurs, des portions de sentiers sont fermées, en raison de conflits qui n’ont rien à voir avec le monde de la motoneige.
Plusieurs intervenants annoncent haut et fort que s’ils n’obtiennent pas gain de cause, ils couperont les emprises.
Les motoneigistes et les bénévoles des clubs se retrouvent pris en otage dans des causes qui ne les concernent pas du tout.
Le gouvernement, via les ministères concernés, doit intervenir pour définir les paramètres de ce que sera l’avenir de la motoneige au Québec.
Réalité économique
Il est prouvé, chiffres à l’appui, que la motoneige permet à plusieurs régions de survivre économiquement durant l’hiver. S’il n’y a pas de motoneigistes sur place, les choses seront très compliquées pour plusieurs personnes d’horizons différents qui le vivent en hiver.
Selon les chiffres obtenus, on estime que près de 4 milliards de dollars de retombées économiques sont liées à la motoneige au Québec. On estime que 14 000 emplois directs et indirects sont liés à la motoneige. Aussi, les deux paliers de gouvernement reçoivent des centaines de millions de dollars en taxes sur les différents services utilisés par les motoneigistes.
Comme je l’ai mentionné récemment dans une chronique, il faut réfléchir au réseau de sentiers de motoneige au Québec.
Le gouvernement doit agir
Actuellement, plusieurs se tournent vers la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec, afin que ses dirigeants puissent régler les problèmes. Ils veulent le faire, mais ils doivent encore avoir carte blanche.
Actuellement, les clubs de motoneige fonctionnent conformément à la loi sur les véhicules hors route (VHR) du ministère des Transports et de la Mobilité durable.
Mais, lorsqu’ils se retrouvent sur le terrain, ils doivent composer avec le ministère des Richesses naturelles et d’autres intervenants, dont les ZEC, qui fonctionnent selon un protocole d’entente pour la délégation de la gestion gouvernementale pour l’administration de leurs territoires, sans oublier les propriétaires fonciers. Cela fait beaucoup de violons à accorder.
Alors, si l’on veut assurer l’avenir de la motoneige au Québec, avec un solide réseau de sentiers, les différents ministères doivent se parler, dont le ministère du Tourisme.
La création d’un protocole entre les différents intervenants assurera la pérennité des sentiers partout au Québec. C’est bien de se vanter d’avoir le plus beau réseau de sentiers de motoneige au monde, mais encore faut-il assurer sa survie.