La semaine de prévention du cancer du col de l’utérus se déroule du 23 au 29 janvier 2025. L’occasion de rappeler la cause principale de la maladie (qui survient dans 99 % des cas), et le moyen le plus efficace pour la combattre, selon un gynécologue.
Sais-tu queune simple mesure préventive peut réduire de 90 % le risque de développer un cancer du col de l’utérus ? En France, environ 3 100 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, et environ 1 100 femmes en meurent chaque année. A l’approche de la semaine de la prévention, qui se déroule du 23 au 29 janvier 2025, un expert tire la sonnette d’alarme sur un ennemi silencieux mais redoutable : le papillomavirus humain (VPH). Selon elle, ce virus est responsable de plus de 9 cas de cancer du col de l’utérus sur 10. Un chiffre marquant, mais aussi source d’espoir. Nous allons vous l’expliquer.
Le Dr Susanna Unsworth, gynécologue et experte pour Intimina, souhaite mettre en garde les femmes contre le cancer du col de l’utérus : «Plus de 99 % des cancers du col de l’utérus sont causés par des génotypes HPV à haut risque, notamment HPV16 et HPV18.maintient-elle. Ces deux souches représentent 70 % des cas. Mais bonne nouvelle : des solutions existent. Entre vaccination, dépistage et prévention : voici, selon le spécialiste, les clés pour se protéger et protéger ses proches.
Le cancer du col de l’utérus, un cancer évitable grâce à la prévention ?
Depuis son introduction, le vaccin contre le VPH a révolutionné la prise en charge du cancer du col de l’utérus. Même si une certaine méfiance subsiste quant à ses effets secondaires indésirables, une étude publiée dans La Lancette noté une réduction de 90% des cancers chez les jeunes femmes vaccinées. « Le vaccin cible neuf souches à haut risque, dont les plus dangereuses. Chez les femmes nées après 1995, le cancer du col de l’utérus est quasiment éradiqué », explique le médecin.
En France, la vaccination est proposée gratuitement à partir de la cinquième année pour les filles et les garçonsavec des campagnes de rattrapage jusqu’à 19 ans, voire 26 ans pour certains hommes. Mais attention, la vaccination ne suffit pas : « Même vaccinées, les femmes doivent poursuivre des dépistages réguliers », insiste la spécialiste.
Les 3 piliers de la lutte contre le cancer du col de l’utérus : vaccination, dépistage et éducation
En matière de prévention, le frottis reste un pilier essentiel. Il permet d’identifier précocement les lésions avant qu’elles ne deviennent cancéreuses (attention aussi à ce symptôme insoupçonné). Pourtant, beaucoup de femmes négligent cette étape : en France, près de 40 % des femmes n’ont pas été dépistées depuis trois ans, selon health.gov. Cependant, des solutions innovantes voient le jour. Au Royaume-Uni, des autotests ou des rappels numériques sont par exemple envisagés pour simplifier les démarches. “La France pourrait s’inspirer de ces initiatives pour inciter davantage de femmes à se faire dépister”, estime la gynécologue.
Selon le Dr Unsworth, le manque d’informations constitue un obstacle majeur. Certaines femmes évitent le dépistage par peur ou par manque de connaissances. “Beaucoup craignent un résultat positif ou craignent que cela ait un impact sur leur vie sexuelle”, déplore-t-elle, avant de souligner qu’en expliquant les bienfaits du dépistage et de la vaccination, il est possible de réduire ces peurs et de briser les tabous. Selon elle, la prévention repose ainsi sur trois piliers : la vaccination, le dépistage et l’éducation. En combinant ces efforts, un avenir sans cancer du col de l’utérus pourrait être à notre portée. « Les femmes ne sont pas seules. Grâce aux progrès de la médecine et aux accompagnements disponibles, ils ont le pouvoir d’agir », conclut-elle.
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Droits des femmes et des enfants, violence, féminisme, genre, discrimination, parentalité, éducation, argent, travail, psychologie, santé, couple, sexualité, réseaux sociaux…. Joséphine aime décrypter tous les enjeux de société qui animent…