Attisés par des vents violents, les gigantesques incendies qui ravagent Los Angeles ont fait au moins cinq morts, de nombreux blessés et contraint des dizaines de milliers d’habitants à fuir leurs maisons en proie aux flammes.
Habitant la ville californienne depuis une dizaine d’années, l’acteur francophone Carlos Leal, ancien leader du groupe de rap Sens Unik, a vécu de très près l’événement dramatique. «À cause de la puissance des vents, cela s’est produit très, très vite», raconte-t-il à matin.ch. Depuis que je vis ici, je n’ai jamais vu une telle panique et un tel chaos à Los Angeles. Là, la ville a subi une panne de courant pendant deux jours. Tout était fermé, c’était un bloc. Cette situation était pénible.
Carlos Leal habite dans le quartier de Silverlake, non loin d’un des incendies, il se trouve dans une région qui peut être évacuée à tout moment : « Nous pouvons recevoir une alerte d’évacuation sur notre smartphone. Dans ce cas, vous devez quitter les lieux. C’est pourquoi nous avons tous une valise prête, avec nos affaires. Ce qui me rassure aujourd’hui (ndlr : jeudi)c’est que les vents ont diminué en intensité. Cela devrait durer. Nous craignons tous qu’ils s’intensifient à nouveau dans les heures à venir.»
Passionné de photographie depuis plusieurs années, l’acteur francophone s’est élancé, appareil photo à la main, dans les rues dévastées de Los Angeles afin de témoigner de la violence des éléments déchaînés : « C’est pour ça que j’y suis allé, à pied parce que les routes étaient bloqués, dans des zones rouges où je n’aurais pas dû aller. J’ai vu des gens qui avaient tout perdu… Mais j’avais ce besoin viscéral d’immortaliser cet événement. J’aime la photographie. Cela peut avoir une valeur de témoignage.
« A cause des vents, les braises s’envolent de manière désordonnée. Dans la même rue, on peut avoir deux maisons complètement incendiées parmi une vingtaine d’autres restées intactes. C’est très inquiétant», explique Carlos Leal. « Je connais beaucoup de gens qui ont perdu leur maison. C’est terrible. Les pompiers font un travail remarquable mais ils ne peuvent pas être partout à la fois. Ils sont parfois interpellés par des habitants dont la maison est en feu mais ils ne peuvent rien faire, car ils s’occupent d’un autre bâtiment”, ajoute-t-il.
« La grande crainte, c’est que les flammes atteignent le centre de Los Angeles. En ce moment, à titre de comparaison, c’est un peu comme si un incendie se déclarait sur tout le littoral, entre Genève et Lausanne, et que les pompiers essayaient d’empêcher le feu d’entrer dans ces deux villes, raconte Carlos Leal. C’est une mission titanesque.
De nombreux habitants arrosent leur maison avec de l’eau, dans l’espoir d’échapper au pire. « Il y a une solidarité entre voisins, mais les gens veulent avant tout sauver leurs biens. Nous sommes tous un peu dépassés par les événements», constate Carlos Leal. Qu’arrive-t-il à ceux qui doivent quitter leur domicile ou qui le perdent dans un incendie ? « Ils sont relogés gratuitement dans des hôtels et des Airbnb. Au moins pendant un moment.
Pendant de longues heures, l’acteur qui a grandi à Renens (VD) a parcouru les rues sinistrées de Los Angeles, immortalisant les ravages – parfois fascinants – de l’incendie. « Je ne sais pas ce qu’il adviendra de ceux qui ont perdu leur maison. Il faut parfois des années pour se faire rembourser par une assurance aux Etats-Unis. Si on arrive à se faire rembourser… C’est vraiment dramatique, estime Carlos Leal. Et ne perdons pas de vue que ces gigantesques incendies sont un des effets du changement climatique. Imaginez que nous n’avons pas eu de pluie depuis des semaines ici ! Tout est sec et prêt à brûler rapidement.
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