Suite aux violences urbaines qui ont marqué Strasbourg aux alentours du réveillon du Nouvel An, le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski, a adressé une lettre aux parents des jeunes interpellés afin de leur rappeler leurs obligations parentales et les avertir d’éventuelles sanctions. “Il y a eu 70 à 80 arrestations dans l’Eurométropole, un chiffre important sur une semaine”, a-t-il précisé.
Les troubles ont eu lieu principalement dans la nuit du 31 décembre, même si les jours précédents ont également été marqués par des incidents, notamment des incendies de véhicules et des tirs de mortier. Face à la gravité des faits, le préfet a exprimé son inquiétude sur la capacité des parents à exercer correctement leur rôle : « Compte tenu de la gravité des faits en cause, je remets en question votre capacité à remplir de manière satisfaisante vos obligations parentales. »
Menaces de sanctions administratives
Concernant les parents étrangers des mineurs interpellés, ils ont été convoqués en préfecture. “S’ils ne s’y rendent pas ou ne présentent pas de preuves concluantes, j’envisage de réexaminer votre droit au séjour sur le territoire national”, a prévenu Jacques Witkowski. Quant aux parents français, ils sont invités à solliciter l’aide des services sociaux en cas de difficultés scolaires, avant d’envisager d’éventuelles sanctions similaires.
Dans son courrier, le préfet a également rappelé l’arrêté préfectoral en vigueur au soir du 31 décembre, interdisant aux mineurs non accompagnés de moins de 16 ans de circuler sur la voie publique. « Il y a des mineurs dans la rue à 23 heures du soir, avec des bouteilles incendiaires, des mortiers d’artifice… Les parents ne peuvent pas ignorer cela. J’ai donc eu envie de les interroger fortement : que fait votre fils dans la rue ? », a-t-il souligné.
Un phénomène inquiétant et récurrent
Ces violences récurrentes lors du réveillon du Nouvel An à Strasbourg inquiètent les autorités locales. « Nous avons affaire à des délinquants habituels, qui brûlent des voitures pour s’amuser et faire la fête. Il faut qu’on réfléchisse tous ensemble pour tenter de freiner un tel phénomène, pour tenter de faire bouger les lignes », a insisté le préfet. Il a également déploré les moyens policiers mobilisés chaque soir dans ce contexte tendu, alors que d’autres priorités, comme la sécurité du marché de Noël, nécessitent une présence policière accrue.
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Le préfet, qui a déjà connu des épisodes de violences urbaines lors de ses précédents mandats dans l’Hérault et en Seine-Saint-Denis, a toutefois relevé « une ampleur systémique » inhabituelle à Strasbourg. « Pensez aussi à l’image que véhicule Strasbourg : on passe de marchés de Noël festifs à deux jours plus tard des émeutes, des policiers casqués, etc. »
