Premières tensions à l’ouverture du procès Sarkozy à Paris

Premières tensions à l’ouverture du procès Sarkozy à Paris
Premières tensions à l’ouverture du procès Sarkozy à Paris

Le cinquième procès en cinq ans de Nicolas Sarkozy s’est ouvert lundi à Paris avec les premières tensions: l’ancien président français doit répondre cette fois, aux côtés de trois anciens ministres, à des accusations de financement illégal de sa campagne de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi.

Vêtu d’un costume bleu marine, l’ancien chef de l’Etat (2007-2012) est entré dans la salle d’audience en début d’après-midi, passant devant un mur de caméras sans faire de déclaration.

Among the 11 other defendants are former ministers Brice Hortefeux, Claude Guéant and Eric Woerth, as well as Thierry Gaubert, close to Nicolas Sarkozy, and intermediary Alexandre Djouhri.

Quatre sont absents : deux hommes d’affaires saoudiens, le Libyen Béchir Saleh (ancien bras droit de Kadhafi) et le sulfureux intermédiaire libanais Ziad Takieddine, tous deux visés par un mandat d’arrêt. En cavale au Liban depuis 2020, ce dernier a affirmé que « personne » ne l’avait « convoqué » pour cette audience.

La vaste salle d’audience, où l’affaire doit être entendue pendant quatre mois, était bondée.

L’air sérieux, l’ancien chef de l’Etat s’est dirigé vers le bar dans son costume bleu marine, a croisé les mains devant lui, avant de donner au tribunal sa date et son lieu de naissance, ainsi que le nom de ses parents.

Profession ?, interroge la présidente Nathalie Gavarino. “Avocat”. Situation familiale ? “Je suis marié”. De nationalité française ? “Ma femme ?” Non, toi. « Ah oui », s’excuse l’ex-président avec un petit rire.

– « Pacte de corruption » –

L’entourage de Nicolas Sarkozy, 69 ans, assure qu’il est « combatif » et « déterminé » à prouver son innocence face à ce qu’il a toujours qualifié de « fable ».

Il est accusé, alors qu’il était ministre de l’Intérieur, d’avoir conclu un « pacte de corruption » avec le riche dictateur libyen, afin de « soutenir financièrement » son accession à la présidence française.

Jugé pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs, Nicolas Sarkozy risque 10 ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc inéligibilité) pouvant aller jusqu’à cinq ans. .

Après l’appel des prévenus, des parties civiles et des témoins, le président a donné la parole aux avocats de la défense pour les questions de procédure, qui devraient occuper le tribunal tout au long de la première semaine.

– Questions de procédure –

Les avocats de Brice Hortefeux et Nicolas Sarkozy soulèvent l’incompétence du tribunal en faveur de la Cour de justice de la République (CJR), car ils étaient ministres au moment des faits.

Nicolas Sarkozy commence à s’agiter sur son strapontin, lorsque le procureur Quentin Dandoy rappelle que l’ex-président a déjà saisi la justice sur ce point au cours de l’enquête. Et à deux reprises, les juges ont rejeté cette demande.

“Vous allez faire croire qu’il y a une sorte d’association entre des magistrats extrêmement en colère contre Nicolas Sarkozy, et qui se sont réunis, peut-être à la buvette du palais, pour dire +Nicolas Sarkozy et la CJR c’est vrai, ce sera le tribunal de common law parce que c’est plus sévère ? +», dit le magistrat, sous les ricanements silencieux et tendus de Nicolas Sarkozy.

« Ce genre d’insinuation porte gravement atteinte à l’indépendance de la justice », ajoute-t-il, tandis que Nicolas Sarkozy bouillonne en commentant à voix basse.

La présidente coupe court : « La parole est libre, mais l’ironie n’a pas sa place », dit-elle au procureur. «C’est choquant», déclare Nicolas Sarkozy, furieux. Le procureur proteste à son tour : “Je ne fais que répondre à M. Sarkozy qui dit que ce que je dis est effrayant, alors que je ne fais que citer les faits.”

L’audience a été suspendue en début de soirée sans que le tribunal ne se soit prononcé. Elle reprendra mercredi.

– « Faisceau d’indices » –

Nicolas Sarkozy conteste tout : pour lui, les accusations des Libyens ne sont que des « vengeances » expliquées par son soutien actif aux rebelles libyens au moment du Printemps arabe qui a fait tomber M. Kadhafi, tué en octobre 2011.

L’accusation estime que le « pacte de corruption » a été conclu à l’automne 2005 à Tripoli, sous la tente de Mouammar Kadhafi, connu pour être très généreux avec ses visiteurs étrangers.

Nicolas Sarkozy était alors un ministre ambitieux et très médiatisé pensant à l’élection présidentielle. Sa visite en Libye était officiellement consacrée à l’immigration clandestine.

L’accusation n’a pas été en mesure d’établir le montant total exact du financement allégué. Mais après 10 ans d’enquête, un « faisceau d’éléments » a convaincu les juges d’instruction.

 
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