Le 7 janvier 2015, un attentat terroriste décime la rédaction de l’hebdomadaire satirique. Dix ans après, que sont devenus Charlie Hebdo, son équipe, la liberté d’expression ? Gérard Biard, rédacteur en chef, fait le point, alors qu’un numéro spécial est prévu pour le 7 janvier 2025.
« Quand les frères Kouachi sont sortis du journal en criant ‘On a tué Charlie Hebdo !’, on a décidé de les faire mentir. Nous avons recruté de nouveaux collaborateurs, de nouveaux collaborateurs […] avec cette idée de rester le même journal, d’analyser l’actualité politique et sociale et d’en rire le plus possible”, explique le journaliste.
Avant, c’étaient les institutions qui s’en prenaient à Charlie Hebdo. Aujourd’hui, ce sont des individus
L’hebdomadaire emploie désormais une cinquantaine de personnes. L’afflux de dons comme la vente du numéro dit des survivants, sorti une semaine après l’attentat et tiré à près de 8 millions d’exemplaires, ont assaini ses finances de longue date. L’insouciance, en revanche, a disparu. « Nos locaux sont sécurisés, l’adresse est tenue secrète », rappelle Gérard Biard.
Le contexte n’est également plus le même. « Ce qui a changé, c’est qu’aujourd’hui il y a les réseaux sociaux. Cela produit une société où toutes les sensibilités semblent à vif », note-t-il.
Où placer le curseur de liberté d’expression ? Charlie Hebdo a-t-il des limites ? Les dessins de presse sont-ils menacés ?
Caroline Stevan
Actualités-Suisse