B-Temia, qui s’est fait connaître grâce au développement de l’aide à la marche motorisée Keeogo, se met à l’abri de ses créanciers le temps de restructurer l’entreprise. En attendant, les activités sont maintenues.
Le 23 décembre, l’entreprise de Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, déposait un avis d’intention, en vertu du Droit de la faillite et de l’insolvabilitéfaire une proposition à ses créanciers. Le montant des créances, dont une partie est due à des investisseurs, s’élève à 14,4 millions de dollars.
“Si nous nous trouvons dans cette situation, c’est parce que la commercialisation n’a pas eu le succès espéré”, a déclaré David Quitman, président-directeur général de B-Temia.
« Nous avons mené de nombreuses activités pour améliorer le marketing et les ventes. “Le succès n’a pas été obtenu jusqu’à présent, malgré de nombreuses activités qui ont permis de se développer et d’obtenir des autorisations de mise sur le marché dans plus d’une vingtaine de pays”, a-t-il ajouté.
L’entreprise, fondée au Québec en 2010, avait fait l’objet de plusieurs reportages médiatiques grâce à Keeogo, basé sur une technologie brevetée, mais la PME s’est fait plus discrète ces dernières années.
L’objectif de produire 250 dermosquelettes par an n’a jamais été atteint. Le coût d’acquisition du Keeogo, qui s’élève à « quelques dizaines de milliers de dollars », s’est avéré problématique, selon M. Quitman. Ce dernier n’a pas souhaité divulguer le prix de l’appareil, qui peut varier selon les pays.
“Le grand défi auquel nous sommes également confrontés est le remboursement de l’appareil [par les compagnies d’assurance]dans différents pays, ce qui prend du temps. Les autorisations de mise sur le marché, au niveau médical, prennent un certain nombre d’années. Il faut donc vendre, soutenir les opérations et aussi faire des activités pour pouvoir toucher les compagnies d’assurance, qu’elles soient publiques ou privées, ce qui demande un certain effort.
Les activités continuent
En attendant que le plan de restructuration soit prêt à être soumis aux créanciers, B-Temia a obtenu les liquidités lui permettant de poursuivre ses activités. En utilisant cette procédure, l’entreprise espère pouvoir repartir sur de nouvelles bases.
« L’objectif est de poursuivre les opérations », a assuré le PDG.
« Nous sommes en mesure d’exécuter les commandes pendant cette période de transition. […] Nous sommes convaincus que nous nous relèverons de cette période avec le soutien de nos principaux investisseurs », a déclaré M. Quitman.
L’entreprise a été fondée par Stéphane Bédard, qui est également l’inventeur de la jambe bionique développée par Victhom dans les années 1990 au Québec et qui a été utilisée par l’ancien premier ministre Lucien Bouchard après son amputation.
En 2020, elle a obtenu les approbations nécessaires de la Food and Drug Administration pour vendre son système d’aide à la marche aux États-Unis. Après avoir noué un partenariat avec Lockheed Martin pour développer des produits destinés à l’armée américaine, l’entreprise s’est tournée davantage vers le domaine médical afin de proposer une solution aux personnes en perte d’autonomie ou ayant un diagnostic comme la maladie de Parkinson.
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