Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) considère que le nouveau méga projet de mine souterraine (Horne 5) de Ressources Falco, à Rouyn-Noranda, n’est « pas acceptable » dans sa forme actuelle.
Dans son rapport d’enquête de 285 pages, rendu public ce matin, la commission d’enquête du BAPE résume que le projet ne répond pas aux exigences minimales, tant « en termes de sécurité, de santé publique, de protection de l’environnement, [que] internalisation des coûts.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a reçu copie de ce rapport le 23 décembre. Il avait deux semaines pour le rendre public, ce qui a été fait mardi matin.
Le ministre n’a fait aucun commentaire. Par écrit, son bureau a déclaré vouloir « prendre le temps d’analyser attentivement le rapport » et se dire « sensible aux questions qui y sont soulevées ».
Action boréale réclame son rejet
Pendant quatre mois, la commission du BAPE, présidée par Joseph Zayed, a analysé plusieurs dossiers, liés notamment à l’eau, à la qualité de l’air, à la santé publique et au partage des responsabilités entre Falco Resources et Glencore. La plupart des préoccupations soulevées par la population lors des audiences ont été reprises par le BAPE.
«Les nombreux avis et constats émis dans le rapport démontrent clairement que le projet n’a aucune justification valable et comporte beaucoup plus de répercussions négatives que d’avantages pour la communauté», a réagi Henri Jacob, président d’Action boréale, créée à la suite de la diffusion du documentaire. L’erreur boréalepar Richard Desjardins. Nous exigeons que la ministre Charette honore [son] mandat de responsable environnement […] concernant les conclusions du rapport […] et qu’il rejette le projet Horne 5 immédiatement et sans artifice.»
De son côté, Ressources Falco a dit accueillir « avec intérêt » ce rapport du BAPE, tout en ajoutant qu’« il est fréquent que la commission veuille des études et des analyses complémentaires afin de clarifier certains aspects du projet ». «Nous prendrons le temps d’analyser le rapport en détail avec nos experts, mais nous sommes heureux d’avoir complété l’une des dernières étapes du processus d’évaluation environnementale», a déclaré Luc Lessard, PDG de Falco.
Un projet d’un milliard de dollars
Le projet Ressources Falco, détenu en partie par Développement Osisko (17 %) et Investissement Québec (8 %), consiste en la construction d’une nouvelle mine, juste sous l’Aluminerie Horne (Glencore) et de l’ancienne mine de cuivre que Mines Noranda exploitait sur place. pendant cinquante ans, de 1927 à 1976.
Photo fournie par FALCO RESSOURCES
Si cette mine devait voir le jour, le gisement de plus d’un kilomètre de long et d’une profondeur dépassant 2,6 km de la surface permettrait à Falco d’extraire 16 000 tonnes d’or, d’argent, de cuivre et de zinc par jour.
L’entreprise estime que l’achèvement du projet, qui devrait démarrer en 2028, entraînerait l’embauche de 900 ouvriers pendant la construction et de 500 personnes pendant l’exploitation, qui pourrait durer 15 ans.
Plongez dans la bourse
Concernant la qualité de l’air et la santé publique, la commission déplore des « lacunes dans les données disponibles ». L’absence d’une évaluation de l’exposition totale de la population de Rouyn-Noranda, intégrant les émissions du projet et celles présentes, «constitue une lacune importante et que le ministère devrait exiger une évaluation complète et intégrée».
Concernant la qualité de l’eau, la commission estime que le ministère devrait également exiger davantage d’études et d’analyses, notamment sur le prélèvement d’eau du lac Rouyn et la gestion des résidus miniers.
Lundi, peu après la publication du rapport, les actions de Falco ont chuté rapidement à la Bourse de Toronto. Peu avant 13h30, la valeur de son titre avait déjà chuté de 33,87%, pour atteindre son plus bas niveau de 0,20 dollar par action.
En fin de séance, le titre s’est redressé, clôturant à 0,23 $ par action, en baisse de 25,81 % par rapport au cours de clôture de la veille.
– Avec l’Agence QMI
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