La Banque mondiale a récemment publié un rapport mettant en lumière une situation alarmante : la dette extérieure des pays à revenus faibles et intermédiaires a atteint 9 000 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2020. Cette information a été relayée par nos confrères de Sud Quotidien.
Ce rapport met en évidence les défis croissants auxquels sont confrontées les économies vulnérables, y compris les pays éligibles au financement de l’Association internationale de développement (IDA). Ces pays ont connu une croissance de leur dette extérieure qui s’élève désormais à 1 100 milliards de dollars, soit une augmentation de près de 18 % depuis 2020. Il convient de noter que cette augmentation est deux fois plus rapide que celle des pays à revenus intermédiaires.
Outre l’endettement croissant, le fardeau des paiements d’intérêts a également atteint des niveaux inquiétants. Pour les pays en développement, ces paiements ont bondi de 33 % entre 2020 et 2023, pour atteindre 406 milliards de dollars. Cette situation exerce une pression considérable sur les budgets nationaux, souvent au détriment d’investissements essentiels dans des domaines critiques tels que la santé, l’éducation ou l’environnement.
Dans le cas des pays IDA, la situation est encore plus critique. Le rapport note que ces pays consacrent actuellement 6% de leurs recettes d’exportation au service de la dette, un chiffre inédit depuis 1999 et atteignant parfois jusqu’à 38% dans certains cas précis, ce qui accentue leur fragilité économique.
En 2023, les pays les plus pauvres ont dû rembourser un montant exceptionnel de 96,2 milliards de dollars au titre de leur dette extérieure, dont 34,6 milliards de dollars pour le seul paiement des intérêts. La Banque mondiale qualifie ce niveau de remboursement de sans précédent, soulignant les graves répercussions économiques et sociales qu’il génère.
Face à la crise mondiale de la dette, la Banque mondiale appelle à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour aider les pays les plus touchés. La situation actuelle, rapportée par le site Sud Quotidien, révèle une crise d’une ampleur sans précédent, menaçant de compromettre les progrès vers le développement durable et d’amplifier les inégalités mondiales.