L’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a indiqué que plus de 115 000 personnes sont rentrées en Syrie depuis des pays comme la Turquie, la Jordanie et le Liban depuis le 8 décembre, date de la chute du régime d’Assad.
Les informations sont basées sur des déclarations publiques des pays d’accueil, des contacts avec les services d’immigration en Syrie et la surveillance des frontières par l’agence des Nations Unies et ses partenaires.
Selon le HCR, le ministre turc de l’Intérieur a indiqué que 35 113 Syriens étaient rentrés volontairement chez eux.
Changement démographique des rapatriés jordaniens
Pour sa part, la Jordanie a noté que plus de 22 000 personnes sont entrées en Syrie via son territoire, dont 3 100 étaient des réfugiés enregistrés.
Les équipes du HCR ont remarqué un changement dans la démographie des rapatriés de Jordanie cette semaine, avec davantage de femmes et d’enfants revenant plutôt que d’hommes voyageant seuls.
« Lors des entretiens, certaines familles ont déclaré que le chef de famille resterait encore plusieurs mois en Jordanie afin de gagner de l’argent qui soutiendrait la réintégration de la famille en Syrie avant de les rejoindre. » a déclaré l’agence.
Déplacés en Syrie
Environ 664 000 personnes restent déplacées à travers la Syrie, principalement dans les gouvernorats d’Idlib et d’Alep. La majorité, plus des trois quarts, sont des femmes et des enfants.
Par ailleurs, près de 486 000 personnes déplacées internes sont rentrées dans leurs régions d’origine, principalement dans les gouvernorats de Hama et d’Alep.
« L’insécurité ambiante – notamment les affrontements armés, l’augmentation des activités criminelles et les munitions non explosées – continue de poser des défis aux civils et influencera probablement la décision potentielle de rentrer chez eux que prennent les Syriens vivant à l’extérieur du pays », a expliqué le HCR.
Déterminer les besoins
L’agence continue de collaborer avec les autorités intérimaires, notamment en organisant une réunion dimanche dernier avec le bureau du gouverneur de Daraa pour discuter des besoins humanitaires dans cette région.
Le HCR continue également de visiter les postes frontières actifs, de surveiller les processus et d’écouter les Syriens de retour concernant leurs priorités et leurs besoins.
En outre, la réhabilitation de 200 maisons partiellement endommagées dans la zone rurale de Damas a repris et devrait être achevée d’ici la fin du mois.
Des produits de première nécessité et des articles d’hiver ont également été distribués aux familles de rapatriés dans les gouvernorats de Damas, Homs et Idlib, ainsi qu’aux personnes déplacées vivant dans des centres collectifs et des bâtiments inachevés dans les gouvernorats d’Ar-Raqqa et d’Al-Hassakeh.
Retours du Liban
Pendant ce temps, le nombre de Syriens quittant le Liban par les postes frontaliers officiels reste stable. « faible mais stable ».
Ces voyages s’effectuent principalement par le poste frontière de Masnaa et incluent des personnes qui peuvent effectuer de courts déplacements pour évaluer la situation en Syrie.
Au cours des dix derniers jours, entre 100 et 200 personnes au maximum se sont retrouvées dans le no man’s land, a indiqué le HCR, soit en cours de procédure d’entrée au Liban, soit en route vers la Syrie.
Un petit nombre de familles bloquées pendant la période du Nouvel An ont reçu l’aide du HCR et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) en attendant que leur demande d’entrée soit traitée.
Irak : passages depuis la région du Kurdistan
Le mouvement des Syriens via le poste frontière de Peshkabour avec la région du Kurdistan irakien s’est également poursuivi, atteignant environ 300 à 400 par jour.
La plupart des personnes qui traversent la frontière irakienne sont d’origine kurde et déclarent venir temporairement dans la région du Kurdistan pour rendre visite à leur famille ou l’utiliser comme point de transit – prévoyant de retourner en Syrie en suivant cette voie.
Au cours des trois dernières semaines, 948 Syriens sont rentrés définitivement selon les procédures officielles, et 105 étaient des réfugiés enregistrés auprès du HCR.
Demande d’aide en Egypte
En Égypte, le HCR continue de constater un nombre supérieur à la moyenne de demandes de classement de dossiers émanant de réfugiés syriens.
Entre le 8 et le 29 décembre, un total de 1 448 demandes de fermeture impliquant 2 695 personnes ont été soumises, soit une moyenne de 97 par jour ouvrable, comparativement à la moyenne de sept demandes de fermeture en novembre.
Le HCR Égypte continue de fournir un soutien psychologique aux Syriens qui recherchent des informations sur la situation dans leur pays d’origine.
La question la plus préoccupante est de savoir si l’agence peut fournir une assistance au rapatriement, si les amendes en cas de dépassement de séjour et les permis de séjour délivrés tardivement peuvent être annulés à la sortie, si le retour en Syrie est sûr et quels itinéraires doivent être évités.
