“Recherche. Ordre de capture. Récompense : 100 000 $ »
Peu avant, Caracas avait annoncé offrir une récompense de 100 000 dollars pour toute information permettant la capture de l’opposant vénézuélien. “Recherche. Ordre de capture. Récompense : 100 000 dollars », peut-on lire sur une affiche publiée sur les réseaux sociaux par la police vénézuélienne, avec une photo d’Edmundo Gonzalez Urrutia.
L’affiche sera apposée dans les aéroports et aux postes de contrôle de police à travers le pays, ont indiqué à l’AFP des sources judiciaires. La proclamation de la réélection de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans a été vivement contestée par l’opposition, qui considère qu’Edmundo Gonzalez Urrutia est le vainqueur, avec plus de 67% des voix.
Un 10 janvier chaotique
L’ancienne diplomate et leader de l’opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado, qui vit cachée, a appelé ses concitoyens à manifester mardi, alors que le président Nicolas Maduro doit prêter serment le 10 janvier pour un troisième mandat. “Prenons ensemble l’engagement que mon mandat débutera en 2025”, a déclaré Edmundo Gonzalez Urrutia, qui vivait en Espagne à la suite d’un mandat d’arrêt émis contre lui.
Les États-Unis, l’Union européenne et de nombreux pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de Nicolas Maduro, élu depuis 2013 au terme d’élections contestées. Nicolas Maduro, qui estime que les accusations de fraude électorale s’inscrivent dans un projet de « coup d’État » dans le pays, s’apprête à prêter serment le 10 janvier, soutenu par l’armée. “Le 10 janvier 2025, nous descendrons par millions dans la rue pour prêter serment pour le Venezuela”, peut-on entendre dans une vidéo que le président a publiée jeudi sur Instagram, reprenant les images d’un discours prononcé en décembre aux portes du Venezuela. le palais présidentiel de Caracas. « La maison du peuple ne tombera jamais entre les mains d’une marionnette », indique également un message qui accompagne la publication, en référence à Edmundo Gonzalez Urrutia.
La proclamation de la victoire de Nicolas Maduro a provoqué des manifestations et des affrontements avec la police, faisant 28 morts et près de 200 blessés. Plus de 2 400 personnes ont été arrêtées lors des troubles qui ont suivi le scrutin, accusées notamment de terrorisme et d’incitation à la haine. Près de 1 400 d’entre eux ont été libérés sous condition, selon les autorités.
Des membres de l’opposition toujours réfugiés à l’ambassade d’Argentine
L’arrivée attendue de l’opposant vénézuélien devrait tendre encore davantage les relations au plus bas entre Caracas et Buenos Aires. Jeudi, l’Argentine a annoncé avoir déposé une plainte contre le Venezuela devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « détention arbitraire et disparition forcée » d’un gendarme argentin, Nahuel Gallo, détenu par Caracas qui l’accuse de « terrorisme ».
Les relations diplomatiques entre les deux pays ont été rompues par le Venezuela après que le président argentin Javier Milei ait remis en question la réélection de Nicolas Maduro. La sécurité de l’ambassade d’Argentine à Caracas est depuis assurée par le Brésil. En mars, six collaborateurs de l’opposante vénézuélienne Maria Corina Machado, accusés de « terrorisme », se sont réfugiés dans la représentation diplomatique. Cinq d’entre eux sont toujours là.