Le projet de loi de finances pour l’année 2025 a été adopté ce samedi à l’Assemblée nationale du Sénégal. L’absence de débat, permise par l’évocation de l’article 86, alinéa 6 de la Constitution, a suscité de vives oppositions.
Le président de l’Assemblée, El Malick Ndiaye, a invoqué cette disposition pour demander des comptes au gouvernement et procéder à l’adoption sans débat. Une décision qui n’a pas été du goût de l’opposition, notamment du député Abdoul Mbow, membre de la coalition Takku Wally Sénégal, qui a dénoncé un « forçage » antidémocratique.
“C’est inacceptable”, s’insurge Abdoul Mbow
Dans une intervention enflammée, Abdoul Mbow a qualifié cette démarche de violation des principes fondamentaux du fonctionnement démocratique de l’institution. “Il est inacceptable qu’une loi d’une telle importance, compte tenu de ce qu’elle représente dans notre fonctionnement, soit votée sans débat”, a-t-il insisté.
El Malick Ndiaye a répondu : « Honorable, asseyez-vous. Vous savez très bien qu’il ne peut y avoir de débats, l’article 86 de la Constitution a été évoqué.»
Une réponse qui n’a pas convaincu le député d’opposition, qui a réitéré que cette procédure constituait une violation de la Constitution. Selon lui, le Premier ministre Ousmane Sonko aurait dû être présent pour tenir le gouvernement responsable de ce processus et non envoyer son ministre des Finances.
Face à l’insistance d’Abdoul Mbow, le président de l’Assemblée nationale a haussé le ton, allant jusqu’à menacer de l’expulser de la salle. Lassé de cet échange tendu, le député a fini par se rasseoir, mais non sans invoquer le recours au règlement intérieur de l’Assemblée pour faire valoir son droit à la parole.
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