Le premier cas humain grave de grippe aviaire aux États-Unis est porteur d’un virus qui pourrait avoir muté à l’intérieur de son corps pour s’adapter aux voies respiratoires humaines, selon le CDC. Mais les spécialistes relativisent le danger.
Les Centres américains de prévention et de contrôle des maladies (CDC) ont annoncé le 18 décembre qu’un patient âgé avait été hospitalisé en Louisiane dans un « état critique » après avoir été contaminé par le H5N1. Une petite partie du virus trouvé dans sa gorge présente des modifications génétiques qui peuvent entraîner une « liaison accrue du virus » à certains « récepteurs cellulaires des voies respiratoires supérieures humaines », a révélé jeudi le CDC.
Ils ont été “probablement générés lors de la réplication du virus chez le patient”, a indiqué le CDC, précisant qu’aucune transmission de ce virus muté n’a été identifiée. Ces changements n’ont pas été observés chez les oiseaux contaminés, y compris ceux avec lesquels le patient a pu être en contact dans une basse-cour.
Un pas de plus
Les experts contactés par l’AFP estiment qu’il est trop tôt pour déterminer si ces changements pourraient permettre au virus de se propager plus facilement ou provoquer des cas plus graves chez l’homme.
La mutation en question constitue “une étape nécessaire pour qu’un virus devienne plus contagieux”, a expliqué à l’AFP Angela Rasmussen, virologue à l’Université de Saskatchewan, au Canada. “Mais j’insiste sur le fait que ce n’est pas le seul” nécessaire, a-t-elle ajouté.
Angela Rasmussen a déclaré que la mutation pourrait faciliter la pénétration du virus dans les cellules, mais que des tests supplémentaires devront être effectués sur les animaux pour le confirmer.
Des modifications génétiques ont déjà été observées par le passé chez des patients infectés par la grippe aviaire et gravement malades, mais n’ont pas encore entraîné d’augmentation de la transmissibilité du virus à l’homme.
ats/miro
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