La Banque du Liban (BDL) a finalisé une étude approfondie sur les dépôts et comptes bancaires dans les banques libanaises. Cette analyse distingue les comptes dits « frais », ouverts après le 17 octobre 2019, des comptes en dollars ouverts avant cette date.
Cette étude, commandée par le gouverneur par intérim de la BDL, propose une segmentation détaillée des comptes et de leurs titulaires selon des critères précis. Parmi les principaux résultats figurent le nombre de comptes appartenant aux retraités (âgés de plus de 64 ans), les comptes des professions libérales ainsi que les impôts payés par leur intermédiaire. Il identifie également les comptes qui ont généré des intérêts entre 2015 et 2024.
L’analyse inclut également les comptes ayant utilisé la plateforme Sayrafa, avec des détails précis sur les montants et les transactions effectuées. Il répertorie également les comptes ayant remboursé des emprunts initialement contractés en dollars en livres libanaises, en fournissant des informations sur les montants concernés.
En outre, l’étude met en lumière les comptes impliqués dans des activités liées au trading de chèques, en tenant compte du type de compte, de la profession du titulaire et de l’historique des transactions avant la crise. Enfin, il examine les comptes qui ont fait l’objet de conversions de livres libanaises en dollars, en précisant les montants, l’identité des titulaires et l’origine des fonds, notamment lorsqu’il s’agit d’indemnités de fin de service. .
L’étude recense près de 1,6 million de comptes bancaires selon différents critères. Selon des sources internes, ces données serviront à réviser les circulaires existantes, notamment les circulaires 158 et 166, afin d’élargir la base des bénéficiaires. Ils fourniront également une base sur laquelle le futur gouvernement pourra élaborer un plan financier équitable, prévoyant éventuellement des réductions sur les dépôts au titre du Loi sur la résolution des écarts.
Pour rappel, les dépôts en devises dans les banques libanaises sont passés de 129 milliards de dollars en juin 2019 à 93,3 milliards de dollars en mars 2023, soit une baisse de 34 milliards de dollars. Cette baisse résulte principalement du remboursement des prêts à taux fixe, de la vente de chèques bancaires à des rabais importants et d’autres pratiques encouragées par les circulaires de la Banque du Liban (BDL).
Actuellement, le Conseil central de la BDL, dirigé par le gouverneur par intérim Wassim Mansouri, a décidé de maintenir deux mensualités pour les bénéficiaires des circulaires 158 et 166 pour janvier 2024. Des sources proches de Mansouri insistent sur la nécessité de décisions prudentes pour préserver la stabilité monétaire tout en répondant aux besoins des déposants, notamment en termes de salaires, de paiements et de retraits contrôlés. La BDL espère qu’un président sera élu et que sera formé un nouveau gouvernement, capable de mettre en œuvre une stratégie économique alignée sur ses orientations et intégrant des solutions durables pour les banques et les déposants.
Les réserves de la BDL ont diminué ces derniers mois, jusqu’à fin novembre 2024, en raison de l’augmentation du nombre de bénéficiaires des circulaires, de l’augmentation des mensualités au titre des circulaires 158 et 166, ainsi que du paiement des salaires, des ajustements et des aides. payé par le ministère des Finances en livres libanaises, que la Banque du Liban couvre en dollars. Cela s’ajoute à une diminution enregistrée sur le compte de l’État, le « compte 36 », sur lequel le gouvernement a retiré des fonds en dollars pour répondre aux besoins urgents dans le contexte de la guerre en cours. Baisse qui a entraîné une injection de plus de 500 millions de dollars sur les marchés en l’espace de deux mois.
Les réserves de la Banque du Liban sont ainsi passées d’environ 8,573 milliards de dollars début août 2023 à environ 10,6 milliards de dollars fin août 2024, avant de retomber autour de 10,28 milliards de dollars au cours de la première semaine de novembre de cette année. . Cette baisse s’est poursuivie jusqu’à fin novembre, pour atteindre 10,149 milliards de dollars, avant de remonter d’environ 27 millions de dollars à la mi-décembre 2024, pour atteindre 10,176 milliards de dollars.
Dans le même temps, la masse monétaire en livres libanaises en circulation sur les marchés reste à son plus bas niveau, autour de 50.000 milliards de livres, soit environ 560 millions de dollars, tandis que le taux de change de la livre libanaise reste stable à 89.500 livres pour un dollar. Des sources proches de M. Mansouri soulignent que l’objectif principal de la Banque du Liban est actuellement de préserver l’équilibre et la stabilité monétaire, tout en continuant à couvrir les salaires et le paiement des dépôts, dans la mesure du possible, conformément aux circulaires émises par la Banque du Liban. Banque centrale.