Le leadership de Justin Trudeau est plus fragile que jamais après que son bras droit, Chrystia Freeland, ait claqué la porte du Cabinet de façon spectaculaire lundi.
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«J’étais aussi sidéré que tout le monde. Je ne m’attendais pas à ce que cela se termine ainsi étant donné ce que je sais de leur relation”, explique la journaliste Catherine Tsalikis, auteur de la biographie non autorisée. Chrystiaqui paraît aujourd’hui en librairie, deux mois avant sa date de sortie initiale. La Revue a obtenu un exemplaire de ce livre qui retrace le parcours de cette politicienne douée improbable, de sa jeunesse dans une ferme en Alberta jusqu’au sommet du pouvoir à Ottawa.
Elle pourrait commencer… éventuellement
Parmi les 130 personnes rencontrées lors de la rédaction de son livre – parmi lesquelles des membres de sa famille et des collègues du monde entier – aucune n’a entendu Chrystia Freeland exprimer le désir de devenir un jour Premier ministre, rapporte l’auteure. “Si c’est ce qu’elle veut, elle a gardé le secret pour tout le monde, même pour sa sœur !” Cela dit, Catherine Tsalikis ne serait pas surprise si elle franchissait le pas… finalement. Peut-être que les dizaines de libéraux qui voulaient des photos d’elle à la fête de Noël du parti mardi changeront d’avis.
Un doué
Le livre est très flatteur pour Chrystia Freeland. Mais sa carrière impressionnante parle d’elle-même : née dans une ferme du nord de l’Alberta de deux parents avocats, l’homme de 56 ans était un rat de bibliothèque dès son plus jeune âge. Des années plus tard, elle étudie, entre autres, à Harvard et à Oxford. Dans la vingtaine, elle a occupé des postes importants dans la presse internationale, notamment à la tête du bureau de - Financier à Moscou à l’âge de 25 ans.
Les apparences, trop peu pour elle
Le livre parle d’une femme qui se soucie le plus des idées – et qui ne se soucie pas de son apparence. Les gens qui l’entourent depuis son entrée en politique ont compris avec le - que cela ne valait pas la peine d’insister, malgré leurs efforts pour la mettre en valeur. “Je pense qu’elle déteste le fait d’avoir un corps et elle déteste doublement le fait qu’en tant que femme, elle doit avoir une certaine apparence”, déclare l’ancien bras droit Ben Bergen. Sa maison, parfois en désordre, n’est pas décorée à la mode, sa garde-robe est simple et elle ne suit pas du tout les dernières tendances de la culture populaire. Elle n’est pas du genre matinale et préfère travailler jusque tard dans la soirée.
La fidélité paie
Justin Trudeau a rencontré Chrystia Freeland lors d’une soirée de lancement de livre Plutocrates. Les deux hommes, « du même âge et tous deux parents de jeunes enfants, se sont tout de suite entendus ». Le Premier ministre finira par la nommer vice-Premier ministre et ministre des Finances, notamment en raison de sa loyauté. Mais son assurance a parfois été perçue comme de la condescendance par ses collègues du Cabinet. « Il peut y avoir beaucoup de gens ennuyeux en politique. Elle n’aime pas avoir affaire à ces gens et elle ne le cache pas très bien », explique une source gouvernementale dans le livre.