Dans son rapport publié en décembre 2024, la Fondation Mo Ibrahim met en lumière une année marquée par des changements politiques importants.
Le dernier rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur les élections africaines de 2024, intitulé « Bilan de l’année électorale 2024 en Afrique » et publié en décembre 2024, révèle une année marquée par d’importantes alternances politiques. Sur les 17 élections initialement prévues, 13 ont effectivement eu lieu, entraînant des changements de pouvoir dans plusieurs pays.
Quatre transitions historiques ont particulièrement retenu l’attention. Au Botswana, la victoire du président Duma Boko a mis fin à près de 60 ans de règne du parti BDP. Le Ghana a vu le retour au pouvoir de John Dramani Mahama. À Maurice, l’Alliance pour le changement a remporté une victoire écrasante avec 60 des 64 sièges au Parlement. Le Sénégal, après un report controversé des élections, a également connu une alternance. Pastef avec son candidat Bassirou Diomaye Faye est arrivé au pouvoir dès le premier tour.
Cependant, sept pays ont maintenu leur leadership : l’Algérie, le Tchad, les Comores, la Mauritanie, le Rwanda, l’Afrique du Sud et la Tunisie. L’Afrique du Sud présente cependant une particularité : pour la première fois depuis 1994, l’ANC a perdu sa majorité absolue, obligeant le parti à former une coalition.
Le rapport met en lumière certaines évolutions institutionnelles. Entre 2014 et 2023, la participation citoyenne s’est dégradée dans 14 des 17 pays concernés. La situation des droits civiques s’est détériorée dans 15 pays, tandis que la liberté des médias a connu des restrictions dans 15 pays entre 2021 et 2023.
Quatre pays n’ont pas tenu leurs élections comme prévu : le Burkina Faso, le Mali, le Soudan du Sud et la Guinée-Bissau. Ces scrutins ont été reportés à des dates ultérieures.
Pour 2025, le calendrier électoral africain prévoit des élections dans onze pays, dont le Cameroun, la Côte d’Ivoire et la Tanzanie. Le vote au Gabon devrait marquer le début d’une transition vers un régime civil après le coup d’État de 2023.
Le document souligne également les points de vigilance, notamment concernant les élections en Tunisie et au Mozambique où des différends ont émergé sur la régularité des processus électoraux. La Tunisie a enregistré un taux de participation de 29% et le scrutin mozambicain a été marqué par des protestations.
La Fondation note que cette année électorale, malgré ses succès en matière d’alternance, révèle également la fragilité persistante de certains processus démocratiques sur le continent.
AC/QUOI