Au Mali, les annonces du week-end des dirigeants de l’Alliance des États du Sahel (AES) et de la CEDEAO suscitent un débat dans le pays, certains se demandant si un divorce est approprié.
Si dimanche (15h12) l’institution sous-régionale a une nouvelle fois exprimé sa volonté de quitter le Mali, le Niger et le Burkina Faso, cela laisse à ce dernier la porte ouverte pour une éventuelle refonte, d’ici juillet prochain.
La veille, le collège des chefs d’Etat de l’AES avait, de son côté, confirmé leur départ, tout en gardant les frontières ouvertes à tous les citoyens de l’espace sous-régional.
Transition de six mois
Le 66ème sommet de la CEDEAO a été considéré par certains observateurs comme « celui de la séparation ». Mais dans les deux camps, les positions semblent s’assouplir, avec la transition de six mois annoncée par l’organisation sous-régionale et la libre circulation des personnes en provenance des pays de la CEDEAO, ainsi que de leurs biens, sur les territoires des Etats membres de l’AES.
La blogueuse de Tombouctou, Fatoumata Harber, communément connue sur les réseaux sociaux sous le nom de « Tinbutu Woye », affirme avoir suivi les différentes annonces avec une grande incertitude.
Il demande si « L’AES sera-t-elle un espace de trois pays où la liberté d’expression n’existera plus, où le citoyen ne sera plus consulté sur tout ce qui concerne la vie de la nation ? C’est avant tout cet aspect qui me semble le plus important, ce que nous voulons savoir c’est quels seront les changements dans notre vie de citoyen. Aurons-nous, en tant que membres de l’AES, la paix, la sécurité et l’électricité pour gérer nos entreprises ?
Écoutez le reportage de Bamako…
>“La famiglia Cédéao”
Pour Sidi Touré, responsable de la communication du Parena, le Parti de la Renaissance nationale, de l’ancien chef de la diplomatie malienne Tiebilé Dramé, il conviendrait que le Mali reste “dans la famille Cédéao”.
Il le croit « Le Mali est un pays à vocation panafricaine, qui a toujours œuvré pour l’intégration sous-régionale. Nous pensons, à ce titre, que le Mali doit rester dans la CEDEAO pour la simple raison que nous sommes un pays d’immigration, nous avons pratiquement nos citoyens dans tous les pays. L’AES, en sa qualité d’organisation politico-militaire, peut rester à l’intérieur. La CEDEAO doit apporter des changements majeurs et corriger les insuffisances. afin que cette organisation puisse répondre davantage aux préoccupations de ses citoyens-membres.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso font partie des membres fondateurs de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Leur départ divise également au sein de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation sous-régionale. Le Sénégal et le Togo tenteront de négocier jusqu’à fin juillet de l’année prochaine pour les réintégrer dans l’organisation.