Des substances toxiques, venues d’une autre époque, se déverseraient dans la rivière Richelieu à partir du site de Northvolt, selon les organismes qui présenteront leurs résultats lundi matin.
Stéphane Blais
La Presse Canadienne
Le Comité d’action citoyenne-Projet Northvolt (CAC), la Société pour vaincre la pollution (SVP) et la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) ont fait analyser des échantillons d’eau et de sédiments provenant prétendument du site Northvolt. par un laboratoire certifié.
Les échantillons analysés « suggèrent que les travaux de construction à l’usine Northvolt » ont favorisé le rejet dans la rivière Richelieu de divers contaminants provenant de l’ancien site industriel.
Les organismes SNAP Québec, SVP et CAC se disent particulièrement préoccupés par la « présence de concentrations élevées de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) qui dépassent jusqu’à huit fois le critère sédimentaire pour la protection du milieu aquatique ».
Le gouvernement canadien considère les HAP comme des substances toxiques et cancérigènes pouvant affecter la santé humaine et l’environnement.
« La rivière Richelieu est sans doute la première victime de cette contamination industrielle. Nous sommes particulièrement préoccupés par l’émergence d’une nouvelle menace à la survie et au rétablissement du chevalier cuivré», a déclaré Alain Branchaud, biologiste et directeur général de SNAP Québec, dans un communiqué.
Ce poisson n’existe nulle part ailleurs dans le monde sauf au Québec, dans la zone située entre le lac Saint-Louis et le lac Saint-Pierre et particulièrement dans l’estuaire de la rivière Richelieu.
«Le cycle de vie de cette espèce unique au Québec la rend particulièrement vulnérable à la contamination aquatique», a ajouté Alain Branchaud.
Les trois organismes réclament « la prise en charge des analyses toxicologiques par les deux ministères de l’Environnement » ainsi que « la mise en place d’un système de confinement et de traitement des eaux pour éviter la contamination de la rivière Richelieu ».
Un passé qui refait surface
Le terrain sur lequel Northvolt compte s’implanter en Montérégie est depuis longtemps un site industriel.
Tout au long du 20e siècle, les terres appartenaient à des sociétés de production d’explosifs.
La municipalité de McMasterville a également été nommée en l’honneur de William McMaster, premier président de la Canadian Explosives Company en 1910.
Dans les années 2000, et jusqu’en 2015, le site était utilisé par des entreprises de fabrication de produits chimiques et de peintures.
Durant cette même période, il a également fait l’objet de travaux de décontamination et de végétalisation.