Le principal accusé des viols en série commis contre Gisèle Pélicot, qui risque 20 ans de prison pour avoir violé et fait violer son ex-femme par des inconnus recrutés sur internet dans le sud de la France, a présenté lundi ses ultimes excuses à sa famille, avant le verdict est attendu jeudi ou vendredi.
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“Je voudrais commencer par saluer le courage de mon ex-femme”, a déclaré Dominique Pélicot, 72 ans, pour sa dernière intervention devant le tribunal correctionnel qui le juge pour viol aggravé depuis le 2 septembre à Avignon, et qui se retire ensuite pour volontaire.
“Nous irons donc en chambre du délibéré et n’en sortirons que lorsque nous aurons pris notre décision”, a annoncé le président du tribunal, Roger Arata. Le verdict doit être rendu jeudi à 9h30 (8h30 GMT), mais cette date “théorique” pourrait être reportée à jeudi après-midi ou vendredi matin en fonction “de la durée de notre délibération”, a ajouté le magistrat.
Pour les 32 accusés qui comparaissent libres et pour lesquels il existe un risque de fuite, M. Arata a expliqué qu'”ils sont tenus de rester disponibles et de se présenter le jeudi 19 décembre à 9 heures”.
Devenue une icône féministe, Gisèle Pelicot, 72 ans, avait accepté, contrairement aux usages dans les affaires de viol, que le procès soit public pour que « la honte change de camp ».
Seule sur le banc des parties civiles lundi, elle a été chaleureusement applaudie à sa sortie de la salle et reçue avec « bravo » et « merci » par le public venu assister aux audiences dans une salle de diffusion attenante.
“Je lui demande, ainsi qu’au reste de ma famille, de bien vouloir accepter mes excuses”, a déclaré Dominique Pelicot : “Je regrette ce que j’ai fait, causer des souffrances pendant quatre ans (NDLR, date de la révélation des faits, en 2020), je leur demande pardon.
Assis dans le box vitré avec 17 autres prévenus détenus, il a réaffirmé avoir dit « toute la vérité » durant les 14 semaines de débats.
« Honte intérieure »
«Je peux dire à toute ma famille que je les aime. Là, vous avez le reste de ma vie entre vos mains », a-t-il conclu à l’adresse des cinq magistrats professionnels du tribunal.
Il a également eu un mot pour son avocat, Me Béatrice Zavarro, qui lui a permis de ne pas « lâcher la rampe ». Sinon, « cela aurait été une preuve de lâcheté envers mon peuple et aurait permis aux accusés de se mettre plus facilement d’accord avec eux. Alors j’ai tenu bon. »
Le 25 novembre, le procureur de la République a requis contre lui la peine maximale possible, soit 20 ans de réclusion criminelle.
Une peine attendue, voire souhaitée par le septuagénaire, qui a toujours reconnu sa responsabilité et reste mis en cause dans deux autres affaires en région parisienne : un meurtre avec viol en 1991 qu’il nie et une tentative de viol en 1999 qu’il reconnaît après avoir été confondu par son ADN.
La plupart de ses 50 coaccusés sont poursuivis pour viol aggravé. Le parquet a requis 10 à 18 ans de prison contre 49 d’entre eux, poursuivis pour viol aggravé, quatre ans de prison étant requis contre le dernier, poursuivi uniquement pour « attouchements » Gisèle Pelicot.
Certains de ces hommes âgés de 26 à 74 ans, pompier, infirmier, journaliste, gardien de prison, chauffeur routier, etc., et certains en couple, étaient pour la plupart originaires des villes et villages de Provence où s’étaient installés les époux Pélicot.
Certains ont affirmé avoir cru participer à un jeu sexuel d’un couple libertin et que Gisèle Pélicot y avait consenti.
Un argument réfuté par Dominique Pélicot, qui s’est présenté au procès comme un homme à deux visages, violeur de nuit mais grand-père attentionné et considéré comme « un type formidable » par son ex-femme jusqu’à ce qu’elle découvre à l’automne 2020 les faits reprochés à l’homme. elle s’est mariée en 1971.
Aujourd’hui “j’ai plutôt l’intention de me faire oublier”, a également affirmé Dominique Pélicot, affirmant ressentir “une honte intérieure”.
Après M. Pelicot, tous les autres accusés ont pris le micro. La moitié n’a rien ajouté.
D’autres expriment des regrets, ou tentent de s’expliquer : « Je regretterai mes actes toute ma vie » (Mathieu D., 62 ans), « on me reproche de ne pas être empathique, d’être un monstre » (Redouan F., 55 ans). ans).
“Je m’excuse auprès de Mme Pelicot, je regrette et je lui demande pardon”, a déclaré Romain V., 63 ans, l’un des quatre prévenus à avoir répondu six fois à l’invitation lancée sur le site coco.fr, aujourd’hui fermé par la justice. .
Un autre prévenu qui s’est rendu six fois au domicile conjugal Pélicot, Jérôme V., 46 ans, a déclaré que, “quelle que soit la peine”, il ne fera pas appel, “par respect pour la victime, pour ne pas qu’elle doive revivre une nouvelle vie”. procès.