Après le passage du cyclone Chido à Mayotte, les habitants « prennent conscience de l’apocalypse »

Publié le 16 décembre 2024 à 08h25. / Modifié le 16 décembre 2024 à 08h28.

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Des vents d’une puissance redoutable, semant la mort et la désolation. Au lendemain du passage du cyclone tropical Chido qui a frappé Mayotte, samedi 14 décembre, les habitants de l’archipel prenaient peu à peu la mesure du désastre, dont le bilan très provisoire – au moins 14 morts et près de 250 blessés recensés dimanche soir – , ne dit rien sur l’ampleur. Combien de victimes ont été ensevelies sous des tas de tôles, d’électroménagers et de débris de meubles ? Combien ont disparu dans les bidonvilles dévastés par des rafales à plus de 200 km/h ? Le département français n’avait pas connu un cyclone d’une telle violence depuis au moins quatre-vingt-dix ans.

Selon le préfet de l’île, François-Xavier Bieuville, le décompte officiel, basé sur les données hospitalières, n’est que fragmentaire. “Ce résultat n’est pas plausible quand on voit les images des bidonvilles et la violence de cet événement”, a-t-il expliqué au journal télévisé de Mayotte 1.^concernantDimanche soir. Je ne peux pas imaginer que nous n’ayons malheureusement pas davantage de victimes.» Avant d’ajouter solennellement : « Je pense que le bilan final est bien plus lourd. Probablement plusieurs centaines, peut-être un millier, voire quelques milliers. Il sera difficile d’avoir un décompte officiel, car, précise-t-il, « la tradition musulmane est d’enterrer les gens dans les vingt-quatre heures ». Dans les quartiers les plus pauvres, où vivent de nombreuses familles sans papiers, un décès ne s’accompagne pas forcément de démarches administratives auprès des services de l’état civil. À Mayotte, département le plus pauvre de France, environ un tiers des 320 000 habitants vivent dans des logements précaires.