L’aéroport de Genève désavoué après la dénonciation d’un groupe WhatsApp obscène

L’aéroport de Genève désavoué après la dénonciation d’un groupe WhatsApp obscène
L’aéroport de Genève désavoué après la dénonciation d’un groupe WhatsApp obscène

En 2022, l’Aéroport de Genève a licencié une salariée qui dénonçait des messages à caractère sexiste et raciste publiés dans un groupe WhatsApp. La commission d’appel de l’entreprise vient de donner raison à l’ex-employé et a condamné l’Aéroport à verser 100 000 francs à ce dernier, révèle la RTS.

Pour la commission de recours interne de Genève Aéroport, la situation est très claire : en 2022, l’entreprise a licencié un salarié sans motif valable.

Cette dernière, quadragénaire employée depuis 2007, avait dénoncé en 2021 un groupe interne WhatsApp où étaient échangées des « images racistes et sexistes », selon son avocat.

Le groupe en question avait été créé par le chef de service du salarié pour partager des informations professionnelles. Cependant, certains collègues ont également diffusé gratuitement des photos et des vidéos problématiques, ainsi que des commentaires inappropriés sur des adolescentes mineures.

Parmi les messages consultés par La Tribune de Genève, on trouve des photos de jeunes femmes nues avec la mention “à partir de 2020, les années 2002 seront majeures”, mais aussi “des images se moquant de certaines nationalités ou de personnes handicapées”, écrit le quotidien.

Harcèlement raciste et sexuel

Selon l’instance d’appel, chargée de régler les litiges en première instance, la diffusion de ce type de contenu obscène constituait également du harcèlement sexuel et psychologique envers la salariée, elle-même racisée.

Enfin, la dénonciation de ce groupe ne constitue pas un manque de loyauté envers l’employeur, juge la commission. Elle contredit ainsi l’Aéroport qui avait invoqué un manque de respect des intérêts de l’entreprise au moment du licenciement.

La commission de recours interne condamne également Genève Aéroport à verser 100’000 francs à son ancien salarié.

Deux enquêtes ouvertes

Au moment où cette affaire a été révélée, et face à des soupçons de pédopornographie, une enquête interne a été ouverte. Parallèlement, l’autorité publique avait déposé une plainte pénale auprès du ministère public.

Finalement, les tribunaux ont prononcé une ordonnance de non-lieu et ont conclu qu’il n’existait pas d’images pénalement répréhensibles « à connotation sexuelle ou raciste ».

Du côté de l’Aéroport, l’enquête interne a reconnu que certains contenus diffusés dans le groupe WhatsApp étaient « discutables ». Elle a toutefois exclu l’existence d’une situation de harcèlement. L’Aéroport a donc reproché à son employée d’accuser injustement ses collègues et l’a licenciée immédiatement, fin 2022.

Culture d’entreprise « propice au harcèlement »

La salariée est actuellement toujours accompagnée par le Deuxième Observatoire, une association francophone experte en matière de harcèlement sexuel dans la sphère professionnelle. Son avocat et le Syndicat des services publics (SSP) critiquent vivement la culture d’entreprise de l’aéroport qui, selon eux, est propice au harcèlement.

Contactée, la direction de l’Aéroport de Genève a rappelé avoir commandé à l’époque une enquête interne qui excluait toute situation de harcèlement. Elle étudie donc la possibilité de faire appel de la décision.

Quant à d’éventuelles sanctions ou mesures prises en interne, l’autorité publique refuse de commenter. Mais elle souligne qu’elle ne tolère aucune atteinte à la personnalité ni aucune discrimination et qu’un système de prévention et de signalement existe déjà au sein de l’entreprise.

Sujet radio : Charlotte Frossard

Toile d’adaptation : biche

 
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