Le cyclone Chido a frappé dimanche le Mozambique avec des vents violents et de fortes pluies, mais il semble perdre de sa force à mesure qu’il se déplace vers l’intérieur des terres, après avoir tué des personnes et provoqué de vastes destructions sur le territoire français de Mayotte, dans l’océan Indien.
Le cyclone a frappé les provinces côtières de Nampula et de Cabo Delgado tôt samedi, endommageant des bâtiments et coupant l’électricité dans certaines zones.
Le bureau météorologique du Mozambique a déclaré que la tempête devrait entraîner des orages et des vents violents avec des rafales atteignant 260 kilomètres par heure dans certaines parties des provinces. Plus de 250 millimètres de précipitations sont attendus en 24 heures.
“A Cabo Delgado, des dégâts ont déjà été enregistrés, comme l’effondrement des murs et des toits”, a déclaré ActionAid Mozambique dans un communiqué.
L’impact dans le district de Memba (province de Nampula), autour de la zone où le cyclone a touché terre, devrait être important, mais il n’y a aucun contact”, a déclaré l’organisation non gouvernementale.
« Plusieurs quartiers de la province de Nampula sont privés d’électricité, ce qui peut rendre difficile la collecte d’informations. »
L’UNICEF, présent sur place, a déclaré que « de nombreuses maisons, écoles et centres de santé ont été partiellement ou totalement détruits ».
L’organisation évalue actuellement l’impact du cyclone et fournira des médicaments, des produits de purification de l’eau et d’autres produits essentiels, a indiqué l’UNICEF dans un communiqué.
Dimanche après-midi, Chido se déplaçait au-dessus de la province intérieure de Niassa et s’était affaibli, a déclaré Luisa Meque, présidente de l’Institut national de gestion des risques et des catastrophes.
L’institut n’a pas pu atteindre toutes les régions pour évaluer la situation, a-t-elle ajouté.
Les autorités ont prévenu que Chido avait une intensité similaire à celle du cyclone Gombe, qui a tué plus de 60 personnes au Mozambique en 2022, et à celle du cyclone Freddy, qui a tué 86 personnes dans le pays en 2023.
Chido devrait atteindre le Malawi d’ici lundi, apportant des précipitations importantes dans ce pays frappé par la sécheresse.
Le Zimbabwe a également émis un avertissement concernant les fortes pluies associées au cyclone.
Le cyclone semble s’être intensifié alors qu’il traversait le canal du Mozambique pendant la nuit pour toucher terre à environ 40 km au sud de la ville de Pemba, dans le nord du Mozambique, selon les services météorologiques.
Des séquences vidéo de Pemba montrent de fortes pluies et des arbres courbés par le vent. Les maisons ont été endommagées par la tempête.
À Mayotte, le cyclone a fait au moins 14 morts, selon un bilan encore provisoire communiqué dimanche matin à l’AFP par une Source sécuritaire.
Alors que le cyclone Chido s’est éloigné des côtes de Mayotte pour se diriger vers le Mozambique, les dégâts enregistrés aux Comores sont mineurs, à l’exception de l’agriculture. Les Comores, qui avaient déclenché une alerte rouge, sont désormais placées en vigilance post-cyclonique.
« J’adresse ma sympathie particulière à nos frères de Mayotte. On a suivi ce qui s’est passé là-bas, et c’est très dur. Je profite de cette occasion pour exprimer à nos frères mahorais toute notre sympathie et notre solidarité », a déclaré dimanche le président comorien Azali Assoumani.
Aux Comores, « il n’y a que des dégâts matériels (…) Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé. Nous sommes dans une région cyclonique », a ajouté le président Assoumani, soulignant la nécessité de « s’adapter aux conséquences du changement climatique ».
« Le pire des cas a été évité. Une fois que le cyclone a atteint Mayotte, il a accéléré son mouvement vers l’ouest, donc vers le Mozambique », a expliqué dimanche Saifou-Dine Aliani, chef du service météorologique des Comores.
La vitesse du vent attendue était de 150 km/h mais ce n’est pas ce qui s’est produit. “La vitesse maximale était de 70 km/heure à Anjouan et Mohéli”, a ajouté ce responsable.
“A Anjouan, nous avons une dizaine de familles déplacées, quelques blessés, des éboulements et quelques éboulements mais qui n’ont fait aucune victime”, a déclaré Yasser Sidi, responsable de la Direction générale de la société civile. .
A Mohéli, les routes restent bloquées par des arbres qui n’ont pas résisté aux assauts du vent. « Les équipes sont en train de les débloquer », a indiqué la Direction générale de la société civile.
En revanche, l’agriculture est très impactée. “Toutes les bananeraies d’Anjouan et de Mohéli ont été détruites, faisant craindre le pire pour l’avenir”, a ajouté cette Source.
Le seul aéroport international des Comores reprendra ses opérations dimanche soir. “Un vol d’Ethiopian Airlines est attendu vers 18 heures”, a indiqué un responsable de l’aviation civile.
(AFP)